The Fabelmans
Steven Spielberg
2
avec Gabriel Labelle, Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen,
biopic, drame, USA, 2023, 2h31
« Portrait profondément intime d'une enfance américaine au XXe siècle. Passionné de cinéma, Sammy Fabelman passe son temps à filmer sa famille. S'il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi, dotée d'un tempérament artistique, son père, Burt, scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. »
À travers ce film, Steven Spielberg raconte la naissance de son amour pour le cinéma, l'histoire de sa famille, mais il dresse également le portrait d'une époque.
Le réalisateur a choisi de changer les noms pour donner à son histoire une portée universelle. Il est vrai que le cinéma américain n'est globalement pas très à l'aise avec les films intimistes !
On échappera donc pas ici à l'éternel penchant de donner des leçons de vie, de morale, de conduite…!
Toute la première moitié du film est très intéressante. On assiste à la découverte de la magie du cinéma par un enfant qui va trouver, dans la puissance de l'image et sa répétition, un moyen de surmonter ses peurs, parfois irraisonnées.
Au fil du temps, la caméra devient un prolongement du bras de Sammy. Il filme l'histoire de sa famille, puis très vite, la met en scène pour passer du documentaire à la fiction. On suit l'évolution des techniques aussi bien en ce qui concerne les caméras mais aussi le montage. Dès l'adolescence, c'est la passion qui pousse Sammy à rechercher la perfection, passant des heures à monter ses films amateurs pour que l'image " fasse " toujours plus vrai.
Parallèlement, on découvre la vie d'une famille de l'Amérique de la deuxième moitié du XXe siècle. La mère, artiste, aurait pu prétendre à une carrière de pianiste, elle ne joue plus que pour sa famille. C'est une époque où, malgré tout l'amour porté par un homme pour sa femme, il reste seul à décider. Le père, présenté comme un scientifique de génie et précurseur dans les technologies de l'informatique, donne le tempo de la vie de famille.
Les déménagements qu’il impose font vivre des moments difficiles à son couple et à ses enfants.
Pour le spectateur, c'est l'occasion de voir les contrastes d'un état à un autre. Les paysages changent, les climats peuvent être radicalement différents, les ambiances aussi.
Sammy souffre du délitement de sa famille dont il entrevoit l'envers du décor à travers sa caméra. Il devra également faire face à l'antisémitisme qu'il découvre en Californie.
La deuxième partie du film est moins passionnante. Le récit s'essouffle quelque peu et tourne en boucle sur les crises familiales. On n'échappe pas aux grandes envolées un peu creuses qui laissent penser que « dans la vie, il suffit de vouloir pour pouvoir ! »
The Fabelmans est un beau film qui célèbre le cinéma tout en bénéficiant du savoir-faire d'un cinéaste de talent et reconnu par tous.