Wajib
Annemarie Jacir
3
avec Mohammad Bakri, Saleh Bakri, Maria Zreik,
1h36, drame, Palestine
"Abu Shadi, 65 ans, divorcé, professeur à Nazareth, prépare le mariage de sa fille. Dans un mois, il vivra seul. Shadi , son fils architecte à Rome depuis des années, rentre quelques jours pour l'aider à distribuer les invitations au mariage “de la main à la main” comme le veut la coutume palestinienne du “Wajib”.
Un très bon film avec un scénario pertinent et des acteurs, père et fils également à la ville, très touchants.
Le film mêle de façon très subtile, différents thèmes. Il est bien sûr question de l'identité du citoyen palestinien mais aussi des différences générationnelles universelles.
Le périple, à travers la ville de Nazareth donne un aperçu de la vie quotidienne de ses habitants.
Le Wajib est un bon prétexte pour nous faire découvrir une multitude d''intérieurs et les rapports sociaux qui y règnent.
C'est aussi l'occasion de confronter les opinions du père et du fils.
D'un point de vue politique, le fils représente l'exilé, plein d'idées sur ce que devrait être un citoyen palestinien, sans concession, mais qui vit très loin de là.
Le père, moins engagé reste pragmatique et a choisi de rester.
Les théories s'affrontent sans que jamais le père ou le fils prennent le dessus l'un sur l'autre. Les échanges entre les personnages sont traités avec une grande finesse.
À cet aspect, s'ajoutent des détails plus générationnels que politiques. Le père critique les cheveux longs et les chemises colorées du fils. On découvre les cachotteries des uns et des autres.
Wajib est un très bon film, dépeignant avec subtilité un pays à la situation complexe et des rapports filiaux qui ne le sont pas moins.