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Parcours vers la rue de Grenelle (VII ème)

3 novembre 2017

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Autrefois, cette rue traversait le village de Grenelle. En 1860, il a été rattaché à Paris malgré l'hostilité de ses habitants qui craignaient notamment des conséquences fiscales défavorables !!!!

De nos jours, ce quartier "rupin bobo" acueille bon nombre de Ministères ce qui le rend parfois très "passant"....plus particulièrement les jours de Manifs !

Aujourd'hui, "Pourvu Qu'on Ait Livre's" s'y est rendu pour le versant culturel. 

Une expo...

Pop Art, Icon that Matters, collection du Whitney Museum of American Art

Musée Maillol, 59-61 rue de Grenelle, 75007 Paris

jusqu'aux 21 janvier 2018

 

Le musée Maillol est un musée privé, créé en 1995 par Dina Vierny, la muse du sculpteur Aristide Maillol.

 

Une très belle expo, avec un parcours clair et des oeuvres que je n'avais jamais eu l'occasion de voir. Seuls, les commentaires de l'audioguide sont décevants. Ils se contentent souvent de décrire ce que l'on voit, alors qu'on attendait surtout des explications supplémentaires. On peut donc se contenter des panneaux explicatifs qu'on trouvera dans chaque pièce.

 

Cette exposition a pour vocation d'explorer les sources du Pop Art (1960-1970). On va donc croiser des artistes connus, d'autres qui le sont moins et qui pourtant ont une importance dans la naissance de ce mouvement. En tous les cas, tous ces artistes avaient conscience de révolutionner l'art.

 

 

Le Pop Art rend compte de la société de consommation. Ce mouvement artistique est donc constitué majoritairement d'oeuvres  qui utilisent des collages, des publicités de magazines, des objets du quotidien...

D'ailleurs, de nombreux représentants du Pop Art avaient, au préalable, travaillé en tant que graphistes et designers, pour des agences de publicité ou des magazines de mode.

 

Roy Lichtenstein (1923-1997) rendu célèbre par l'utilisation de case de BD travaillées en grand format.

 

Jasper Johns (1930) peint des séries entières représentant des drapeaux, des chiffres ou des cibles sur toile.

 

Claes Oldenburg (1929) s'empare de ce qui fait le quotidien. Il “monumentalise” les nouveaux emblèmes de la société de consommation des années 60, notamment la nourriture.

 

Robert Rauschenberg (1925-2008) à une approche parfois qualifiée de “Néo Dada”. Il interroge la différence entre les objets d'art et les objets de la vie quotidienne.

 

Andy Warhol (1928-1987) très connu pour ses collages et son travail sur les portraits de célébrités. Son œuvre reste toutefois controversée, quant aux messages véhiculés. D'ailleurs l'exposition lui accorde une place relativement réduite.

 

Retrouvez d'autres artistes, en visitant cette expo, pas ennuyeuse du tout, avec des oeuvres présentées pour la première fois à Paris.

Pour se restaurer...

Les ambassades, 75 rue du Bac, 75007 Paris

 

Bistrot avec un bon accueil. Un service rapide et attentionné. La terrasse n'est pas bien grande mais elle a le mérite d'être chauffée. L'intérieur est très bien décoré. Les plats sont bons et plutôt copieux.

Attention toutefois, dans ce quartier, les prix ne se contentent pas d'être “parisiens”, ils sont aussi “ministériels” !

Plats entre 17 et 20 €

Desserts entre 7 et 9 €

Une librairie...

Chantelivre, 13 rue de Sèvres, 75006 Paris

Superbe librairie, étiquetée avant tout comme librairie “jeunesse”, l'espace réservé à la littérature pour adultes est tout de même très conséquent.

En cette période de prix littéraires, une table les met agréablement à l'honneur tout en ayant la bonne idée d'y associer les livres précédents des primés.

Ce fut donc l'occasion de découvrir trois autres livres de Éric Vuillard.

“Pourvu Qu'on Ait Livre's” n'avait lu de lui que “14 juillet” et “L'ordre du jour”

 

Vous ne pourrez partir de Chantelivre les mains vides, pour vous ou pour un cadeau à vos proches de 0 à 99 ans.

Deux livres...

La tour abolie de Gérard Mordillat, Albin Michel, 2017

 

“Quand les pauvres n'auront plus rien à manger, ils mangeront les riches”.

La Tour Magister : 38 étages au cœur du quartier de la Défense. Au sommet, l'état-major, gouverné par la logique du profit.

Dans les sous-sols et les parkings, une population de misérables, rendus fou par l'exclusion. Deux mondes qui s'ignorent, jusqu'au jour où les damnés vont transgresser l'ordre social.

 

Quel gâchis ! Où est passée la plume brute mais percutante de Gérard Mordillat, que l'on avait tant appréciée avec “Les vivants et les morts” ?

La tour abolie est une vraie déception.

 

Le propos initial était pourtant intéressant et louable. La tour dans laquelle se déroule l'action est le symbole parfait de la société en prise avec un capitalisme sauvage.

Au sommet, les puissants qui jouent avec les milliards, qui trament sans cesse pour monter plus haut, mais qui perdent leur vie à s'épuiser pour garder leur poste privilégié.

 

Dans les sous-sols, les laissés-pour-compte de la société. Chaque niveau correspond à un degré de pauvreté. Si au moins 1, on trouve des salariés pauvres, immigrés, sans papiers, au moins 7, on touche le fond avec les junkies décrits comme des zombies.

 

L'image choisie par Mordillat est forte et plutôt à propos par les temps qui courent.

Mais passées les premières pages, plutôt réussies, qui plantent le décor et présentent les nombreux personnages qu'on va suivre, le livre dérape complètement.

 

Les personnages des sous-sols emploient un langage quasi incompréhensible, un espèce d'argot trash très fastidieux à lire, à tel point qu'on se prend à tourner les pages très rapidement, ne lisant qu'en diagonale,  juste pour le sens général.

Un des personnages sombre dans la folie. Ses errements sont d'un ennui terrible à lire.

 

Certes, il est question de montrer que, même dans les étages supérieurs, on n'est pas à l'abri, qu'on peut tout perdre, mais sa folie nous entraîne dans un délire, loin du réel,  et je n'y ai trouvé aucun intérêt avec le propos initial.

 

Le seul point commun entre tous les occupants de cette tour, c'est le sexe. Tout le monde couche avec tout le monde ! Dans ce domaine, le livre sombre carrément dans l'absurde.

 

L'auteur semble s'être égaré après les 100 premières pages de son roman.

Tout homme est une nuit de Lydie Salvayre, Seuil, 2017

 

D'un côté, un solitaire, un lettré, un pas-tout-à-fait pareil, un homme malade qui a choisi de se retirer dans un lieu de beauté.

De l'autre, les habitants d'un paisible village que l'arrivée de ce nouveau, de cet intrus, bouscule et profondément déconcerte.

Très vite, surgiront, entre l'un et les autres , l'incompréhension et la méfiance puis les malentendus et les soupçons mauvais.

Voilà un livre, dont je reconnais de grandes qualités, mais qui ne m'a pas totalement convaincue.

Lydie Salvayre démontre parfaitement bien les mécanismes de la bêtise humaine.

Il suffit d'un homme, ici le patron du bar, qui parle plus fort que les autres, qui est susceptible de jouer des poings pour entraîner les autres dans la haine.

Leurs fantasmes les plus abjects vont prendre des proportions inimaginables.

Le “nouveau venu” sera tour à tour un pervers, un trafiquant de drogue, un profiteur des allocations chômage, un terroriste...

 

Cependant, je n'ai pu m'empêcher d'être parfois agacée par la personnalité de “la victime”. Amas, Professeur de français, issu d'une famille espagnole et atteint d'une grave maladie, souhaitait se retirer dans un lieu de beauté.

À partir du moment où ce lieu s'apparente de plus en plus un enfer, j'ai eu du mal à bien comprendre pourquoi il restait. Je reconnais que mon agacement est absurde. Ce n'est pas à la victime de se justifier, ni de fuir !

 

Le roman est bien écrit et bien construit. L'action m'a “remuée”,  entre cette bande bête et brute face à cet homme cultivé qui subit.

La tension très bien rendue, monte petit à petit. Malheureusement, le dénouement m'a déçue considérablement. Il n'est pas à la mesure de l'intensité dramatique qu'a fait monter l'auteure.

Deux films...

Ancre 1

La Belle et la meute de Kaouther Ben Hania avec Maryam Al Ferjani, Ghanem Zrelli, 1h40, policier, drame, Tunisie.

 

Lors d'une fête étudiante, Mariam jeune tunisienne, croise le regard de Youssef. Quelques heures plus tard, Mariam erre dans la rue en état de choc. Commence pour elle une longue nuit durant laquelle elle va devoir lutter pour le respect de ses droits.

Un film dur dont on ressort révolté contre une société brutale, machiste, corrompue. Le film est composé de plusieurs plans-séquences qui vous plongent brutalement dans le calvaire de Nora pour se faire entendre et reconnaître comme victime.

 

Le viol ne sera pas montrer en images car autant que cet acte traumatisant, c'est ensuite l'indifférence générale, la malveillance, voire même la manipulation psychologique que devra affronter la jeune femme.

il faudra un courage exceptionnel à la jeune Nora pour affronter la meute.

Ce courage lui sera d'abord impulsé par un jeune homme, Youssef, dont on comprend qu'il est un activiste de la jeune révolution tunisienne (à la différence de Nora). Quelques trop rares personnes lui apporteront une aide mais beaucoup d'autres, “la meute”,  seront des êtres au pire ignobles, au mieux, indifférents : des policiers violeurs, malveillants, brutaux, des médecins bien peu secourables, des journalistes “légers” quant à leur rôle de contre-pouvoir.

Inspiré d'une histoire vraie “La belle et la meute” est un film parfois victime de lourdeurs,  cependant,  c'est un bon thriller sociétal glaçant, dont on peine à se remettre.

Les conquérantes de Petra Volpe avec Marie Leuenberger, Bettina Stucki, Maximilien Simonischek, 1h37, drame, comédie, Suisse.

 

Woodstock, Flower Power, Révolution sexuelle : Trois ans se sont écoulés depuis mai 68, mais la vague de libération ne semble pas avoir atteint le petit village Suisse d'Appenzell.

En mère de foyer exemplaire, Nora ne conçoit d'ailleurs pas sa vie autrement.

Pourtant, à l'approche d'un référendum sur le droit de vote des femmes, un doute l'assaille : et si elles s'affirmaient davantage face aux hommes ?

Oui, le scénario est cousu de fil blanc.

Oui la mise en scène est banale.

Oui le film peine à être autre chose qu'une simple reconstitution.

 

Cependant, qu'est-ce que cela fait du bien de voir un film dans lequel les femmes obtiennent par la lutte,  un droit !

Derrière ce droits de vote, se cachent beaucoup plus d'enjeux : le droit au travail et au plaisir sexuel.

Comme c'est réjouissant de voir que le courage d'une seule va galvaniser les autres, pour mettre un terme à l'éternelle soumission aux hommes.

Petra Volpe nous offre l'histoire d'une lutte à travers des personnages pour lesquels elle semble avoir plein de tendresse qu'on partage avec elle.

Cette lutte n'est pas que féministe. Comme adversaire, Nora trouvera aussi sur sa route une femme de pouvoir. Petra Volpe qui s'est beaucoup documentée sur le sujet, a trouvé un certain nombre de femmes anti suffragettes. Il s'agissait souvent de femmes instruites avec de bonne situation, chef de village.

L'auteur et son héroïne s'interrogent alors sur le fait de l'existence d'une lutte sociale sous-jacente. Peut-être ces femmes ne voulaient elles pas tout simplement, que leurs cuisinières aient droit à la parole ?

L'atmosphère de ce petit village, éloigné et étriqué, est bien rendue. On sent parfaitement la soumission des femmes cantonnées à la sphère familiale mais aussi celle des époux, face à la génération précédente.

Même si ce n'est pas du “Grand cinéma”, on suit avec plaisir cette histoire d'émancipation.

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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