Victor Hugo, non à la peine de mort
+10 ans
Murielle Szac
Actes Sud junior, 2008.
“La chose rouge était encore là, dressée... La place était presque déserte. « Ah, tu es contente, bête assoiffée de sang !
Ah, tu as eu ta ration de chair fraîche ! » lui lança Victor Hugo.
Il eut l'impression d'entendre la guillotine ricaner. « Tu ris ! Tu ricanes ! Mais tu ne riras pas toujours !
Moi, Victor Hugo, je te le dis, je te lance un défi ! je serai ton pire ennemi ! Partout où je pourrais, je chercherai à t'abattre ! Tu es la honte de l'humanité et j'aurai ta peau ! » »
Ce livre est un bon moyen d'aborder l'histoire de l'abolition de la peine de mort mais également de faire un pas vers le grand écrivain qui effraie souvent les plus jeunes lecteurs.
Le faire découvrir par l'intermédiaire de son combat contre l'inhumanité de la peine de mort est très judicieux.
Murielle Szac expose les scènes d'exécutions qui ont marqué à jamais le jeune Hugo. On assiste ensuite à la création du magnifique livre de l'écrivain engagé :” Le Dernier Jour d'un condamné” (1829).
Ce chapitre permet de mettre en exergue les arguments qui sont loin de faire l'unanimité à cette époque et encore pour longtemps.
Pour Victor Hugo, la peine de mort s'apparente à une vengeance et cette notion est indigne d'une société évoluée.
“Le devoir de la société est de corriger la faute, donc de travailler à l'amélioration de l'homme qui l'a commise.”
À ceux qui pensent que la peine capitale a une valeur d'exemple, Hugo rétorque que si c'était le cas la criminalité aurait déjà disparu.
On retrouve Victor Hugo en 1854, durant son exil à Jersey puis à Guernesey.
C'est l'homme politique dont il est question alors. Député de gauche depuis 1848, le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte qui renverse la République le jette dans l'exil. Son combat contre la peine de mort et pour la justice sociale n'a pas de frontière.
Victor Hugo ne verra pas son souhait s'accomplir mais l'impact de son œuvre et de ses prises de positions politiques est certain.
À la fin du petit roman, un tour d'horizon est fait sur les autres abolitionnistes célèbres et sur ce qu'il en est aujourd'hui de la peine de mort.
Un beau rappel est fait du discours de Robert Badinter qui le 17 septembre 1981 va faire voter l'abolition de la peine de mort en France.
II dira plusieurs fois par la suite que ce jour-là, l'ombre de Victor Hugo était à ses côtés.
Baz'Art des mots
1 place de la mairie
26 390 Hauterives
C'est une chance d'avoir une vraie librairie dans un si petit village. Onze ans que cette belle aventure dure et on lui souhaite de continuer le plus longtemps possible.
Le 22 septembre, aura lieu la remise des prix du Baz'Art des mots en présence des deux auteurs primés et de leurs éditrices.
Le programme culturel est riche : rencontres, lectures, expos dans Les Jardins statuaires…