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Les amantes

Jelinek

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 Point, 1992


« Brigitte coud des soutiens-gorge à l'usine. Pour fuir le quotidien, elle tombe dans les bras de Heinz, l'électricien qui aura bientôt un magasin à lui. Paula, elle, rêve à l'amour des romans-photos. Elle jette son dévolu sur Erick, le beau bûcheron qui, lui, préfère les motos et l'alcool.

Peut-on vraiment échapper à son destin ?  Sans concession, Elfriede Jelinek fait voler en éclats une spécialité autrichienne : l'idylle. »


Dès les premières pages, on sent bien que, même s'il s'agit de femmes et d'hommes, il ne sera pas question d'amour ni même à minima de tendresse.

Elfried Jelinek use d'un style très particulier pour casser les codes du roman d'amour. L'absence totale de majuscule, mêlée à des phrases très courtes ainsi qu'à la répétition de certains mots, rendent la lecture peu fluide. La narration ne se déroule pas avec légèreté, les propos sont comme scandés, martelés.

Si la forme sert le fond, cela devient parfois très désagréable à lire. Si ce roman n'avait pas été si court, il n'est pas sûr que nous soyons allés au bout !


L'histoire est terrible. Jusqu'à la moitié du livre, l'absence de repère temporel nous a laissé penser que l'action se déroulait dans les années 30.

Des femmes travaillant à l'usine ou qui sont vendeuses et n'aspirent au mariage que pour sortir de leur condition d'ouvrières.

Des hommes violents, alcooliques qui font le choix d'une femme comme ils le feraient d'un objet. La violence est partout et semble inéluctable : les maris sur leur femme, les parents sur leurs enfants….

Finalement, un ou deux indices montrent que nous sommes au cœur des années  1980 !!!


L'image du village autrichien et de ses bûcherons en prend un certain coup. On suit Brigitte et Paula. La première ne cherche pas l'amour mais une condition, la seconde pense avoir trouvé l'amour celui sur qui elle a jeté son dévolu n'a pas la moindre idée de ce qu'est ce sentiment.


Si cette lecture est souvent fastidieuse, on a tout de même très envie de connaître l'issue pour Brigitte et Paula tout en se doutant que, quelle qu'elle soit, elle ne sera guère réjouissante : « souvent les femmes se marient… ou périssent d'une autre façon ».

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