À son image
Ferrari Jérôme
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Actes Sud, 2018
"Antonia jeune femme corse est photographe. Elle n'a que 38 ans lorsqu'elle trouve la mort dans un accident de voiture. Le temps des funérailles, célébrées par un prêtre qui n'est autre que son oncle et parrain, est l'occasion de retracer les épisodes marquants de la vie d'Antonia, en se servant de sa relation à la photographie."
Jérôme Ferrari signe incontestablement un très beau texte.
Cependant, en choisissant comme fil conducteur “les liens ambigus qu'entretiennent l'image, la photographie, le réel et la mort, l'auteur multiplier les thèmes.
Ces derniers sont toujours bien à propos mais l'articulation est parfois trop floue, empêchant le lecteur de s'attacher totalement à la narration.
Chaque chapitre éveille en nous un l'intérêt, mais l'ensemble m'a paru trop fourre-tout : les considérations sur la religion de l'oncle d'Antonia prêtre, l'histoire des indépendantistes corses depuis les années 80, l'apparition des photographes de guerre au début du 20e siècle, le parcours professionnel de la jeune photographe, la guerre de Yougoslavie….
Les passages qui m'ont le plus accrochée sont liés aux évocations du FLNC.
Sa passion pour la photographie amène Antonia à poser un regard critique sur les indépendantistes qui font pourtant partie de sa vie intime.
La jeune femme veut parcourir le monde, photographier les événements importants et à travers son regard, les faits de gloire des indépendantistes deviennent le plus souvent ridicules.
Le roman de Jérôme Ferrari est à la fois mystique et politique et c'est ce deuxième aspect qui m'a le plus captivée.