Ginkgo éditeur, 2008 pour la traduction

“Un matin, Pavao reçoit, par la poste, les prétendus mémoires d'un ancien chauffeur de voitures officielles où se trouve consignés les conversations, faits et gestes, généralement peu glorieux, de maints dignitaires du régime.”

Non seulement, c'est un véritable imbroglio mais en plus, ce n'est pas toujours très bien écrit, ce qui ajoute de la confusion à la confusion !

C'est peu dire qu'il est bien difficile d'aller au bout de ce livre et qu'il m'est souvent souvent tombé des mains.

Les genres se mélangent, divers textes de manuscrits fictifs s'imbriquent dans le récit. Il semblerait que l'auteur ait voulu réaliser un exercice de style... le résultat n'est malheureusement pas probant.

Construit sous la forme d'un polar, on est à la fois dans une fable, un essai politique et un roman fantastique.

La réflexion de fond était pourtant intéressante : Qu'est-ce que écrire ? Qu'est-ce que être un écrivain ? La fiction existe-t-elle vraiment ? Finalement, peut-être que pour qu'un romancier écrive, faut-il déjà que les événements aient eu lieu dans la réalité.

Sur ce sujet, un épisode est plutôt savoureux. Pavao Pavličić se fait interpeller par un homme qu'il ne connait pas mais qui l'interroge pour comprendre comment il a pu avoir eu vent des événements de sa vie, au point de l'écrire dans un roman. Il est même stupéfait d'avoir lu des choses qu'il n'a jamais racontées à personne.

Cela dit, cet excellent passage ne sauve pas l'ensemble. La multitude de questions soulevée par l'intrigue ne trouve pas de réponses précises. L'identité de celui qui a écrit l'étrange manuscrit, reçu par le narrateur/auteur, reste flou.

Le pourquoi du manuscrit reste vague.

La raison de la multiplication de romans qui prennent la forme de témoignages, qui s'accumulent dans les bureaux de la Société des Ecrivains Croates (élément de fantastique ?, complot politique ?) reste nébuleuse.

Flou... vague... nébuleux... cela fait beaucoup !

Celui qui ne poursuivrait la lecture de ce roman que pour en connaître la fin, peut s'arrêter immédiatement !