Libretto, 2014

« Veronika Zarnik est une femme libre. Bourgeoise charmeuse et excentrique, elle impose à ceux qui la côtoient, une indépendance qui envoûte. Elle inspire à chacun une indécise impression, un sentiment mêlé de tendresse, d'amour, mais également de mépris et de frustration.

Inconvenante, non conformiste, elle s'adapte mal aux heures sombres de la Seconde Guerre mondiale. Un étrange soir de  janvier 44, Veronika et son mari disparaissent… »

Tout va crescendo dans ce roman  :  la narration, l'intensité dramatique, l'intérêt du lecteur...

Le début du livre ne laisse pas présager l'engouement de la fin. La structure du roman est originale et orchestrée de main de maître. 

Veronika Zarnic est le personnage central de cette histoire. Le lecteur va la découvrir petit à petit à travers le regard de ceux qui ont traversé sa vie à des moments clés. 

Cinq narrateurs pour livrer leur vision de cette femme atypique pour son milieu et son époque. Sa personnalité se dessine donc souvent de manière sous-jacente. Le lecteur est sans cesse mis dans une situation où il doit s'interroger sur l'objectivité du témoignage. Les jaloux la décriront comme une personne impressionnante sans morale. Les admiratifs verront en elle une belle personne incomprise parce que libre.

À travers ces portraits menés bien habilement un drame se noue. L'envie de découvrir les raisons et le déroulement de l'arrestation de Veronika et son mari devient une véritable  idée fixe pour le lecteur.

Qu’on se rassure, l’attente sera largement récompensée !

À cette histoire très individuelle, va se mêler la marche du monde. La Slovénie a vécu son lot  de malheur durant la Seconde Guerre mondiale. Attitudes et agissements du couple Zarnik peuvent laisser entrevoir une disparition aussi bien du fait des nazis que des partisans.

Cette nuit, je l'ai vue est une belle découverte. Dans ce roman la forme sert le fond et réciproquement. Le lecteur n'est pas seulement spectateur d'un drame, il doit également démêler les fils d'une intrigue dans laquelle rien ni personne n'est libre !