Guillaume Apollinaire...
Robin Jean François
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Guillaume Apollinaire, naissance d'une vocation
Riveneuve 2018
"À 7 ans, Willem de Kostrowitzky se découvre une vocation de poète. À 12 ans, c'est une vocation de journaliste.. À 20 ans, survient la vocation de critique d'art. Il prend alors le nom de Guillaume Apollinaire.
Jean-François Robin fait de cette “naissance d'une vocation” une biographie romancée où il suit pas à pas l'évolution et l' œuvre du poète"
Un livre, un brin simpliste, mais bien agréable à lire et qui permet de poser les étapes les plus importantes de la vie d'Apollinaire.
Willem de Kostrowitzky, d'une famille d'origine polonaise, est né à Rome en 1880. Sa mère, sorte de princesse déchue, peut-être aux mœurs volages, court désespérément après l'argent qui manque en fréquentant assidûment les casinos...
Quant à son père, c'est peut-être un officier italien.
Au fil des pages, on suit Willem, entre Nice, Monaco, Monte-Carlo où il passe son enfance et adolescence. On assiste à ses “premières vocations”. Enfant, interne, il reste souvent seul, alors que ses camarades regagnent leur foyer. Il se découvre à cette occasion une âme de poète. Adolescent, il noue de fortes amitiés, et crée un journal dans son lycée. Beaucoup d'anecdotes font sourire le lecteur : on apprend que l'élève Willem sera renvoyé car il possède des publications... érotiques !
L'arrivée à Paris marquera un tournant dans la vie de celui qui va bientôt devenir Guillaume Apollinaire.
Grand défenseur du cubisme, à une époque où personne n'y comprend rien, il se fait un nom dans la critique d'art avant d'être connu pour sa poésie.
C'est là que Jean-François Robin aurait dû achever son ouvrage. Il voulait raconter le point de départ d'un grand poète mais finalement il n'ose pas faire l'impasse et semble se sentir obligé d'aller au bout de la vie d'Apollinaire, au risque de la survoler à outrance.
En ce qui concerne la forme, elle est à la fois originale tout en semant souvent le doute.
Jean-François Robin fait parler Apollinaire mais également son entourage : sa mère, son frère, ses amis. L'ensemble du livre est écrit à la première personne, la lecture aurait été encore plus agréable si le ton des différents témoignages avait été plus marqué. C'est parfois trop uniforme et on est obligé de vérifier en tête du chapitre, “qui parle”.
Cette biographie romancée est un premier pas vers Apollinaire... on ne peut s'empêcher de vouloir démêler le roman de la biographie, la fiction du réel.