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Marie Stuart

Zweig Stefan

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Le Livre de Poche, 1976


« Reine d'Écosse à l'âge de six jours, en 1542, puis reine de France à 17 ans par son mariage avec François II, Marie Stuart est veuve en 1560. Elle rentre alors en Écosse et épouse Lord Darnley avant de devenir la maîtresse du comte Bothwell.

Lorsque ce dernier assassine Darnley, Marie doit se réfugier auprès de sa rivale, Élisabeth Ire, reine d'Angleterre.

Celle-ci la retiendra vingt ans captive, avant de la faire condamner à mort. Son courage devant le supplice impressionnera les témoins, au point de métamorphoser celle que l'on disait une criminelle en une martyre de la foi catholique. »


Cette biographie a été écrite en 1935. Comme à chaque fois avec Stefan Zweig, nous sommes frappés par la modernité de son écriture. Quatre-vingt huit ans nous séparent de ce livre et pourtant, on a l'impression qu'il a été écrit hier.

Avec cependant, pour la première fois, un petit bémol à la lecture de quelques considérations sexistes propres à son temps.


Le destin de Marie Stuart est terriblement romanesque. Cette biographie, loin d'être purement didactique, peut se lire comme un roman d'aventures avec une bonne dose de suspense.


Si certains romans paraissent souvent trop chargés en péripéties, il faut reconnaître qu'ici, la réalité dépasse largement la fiction. La vie de Marie Stuart suit la chronologie des tensions entre toutes les têtes couronnées d'Europe, chacune revendiquant plus de couronnes pour une seule tête. 

Marie Stuart, reine d'Écosse par le sang, puis reine de France par le mariage, n'exprimera jamais son renoncement officiel au trône d'Angleterre se faisant par là une puissante ennemie :  Elisabeth Ier.


Stefan Zweig retranscrit à merveille les coulisses bien sombres des monarques du XVIe siècle. Loin de l'image d'Épinal, ici princes et princesses “ ne vécurent pas heureux et n'eurent pas beaucoup d'enfants”.

Le raffinement se trouve dans l'art de la tractation, de la manipulation et du meurtre !

Si Marie Stuart n'hésite pas à faire assassiner son second mari par son amant, ce n'est pas cet acte que ses pairs lui reprocheront le plus mais le fait qu'elle ne nie pas et ne se défende pas des accusations qui pèsent sur elle.

Plutôt que d'attendre que le vent tourne, elle précipitera même sa chute dans son obstination à vouloir épouser rapidement son amant assassin.


Au fil des pages, il apparaît assez évident que la multiplication des  mariages consanguins et une éducation toute particulière, confèrent à tous ces jeunes monarques un psychisme et un discernement pour le moins troublés.

Marie Stuart a été poussée dans l'arène bien jeune. Si elle est amoureuse des arts et de la culture, elle n'échappera pas bien longtemps aux manigances de cours où les élans du cœur ont bien peu de place.


À travers les rois et reines d'Europe, ce sont deux camps qui s'affrontent : protestants et catholiques.

C'est cette opposition qui se joue entre Marie Stuart et sa cousine Élisabeth Ier.

Le final est tragique  pour Marie Stuart puisqu'elle est condamnée à mort. Les cours d'Europe pardonneront qu'une reine coupe la tête d'une autre reine... cela n'ira pas de soi quand un peuple coupera la tête...de son roi.

Après Marie Stuart, les royaumes d'Angleterre et d'Écosse seront réunis sous une même couronne.


À travers ce livre, on découvre une personnalité particulière et on comprend mieux pourquoi elle est qualifiée à la fois de « fascinante et controversée ».

Mais au-delà de la seule Marie Stuart, on appréhende la politique trouble du temps des rois et plus particulièrement les tensions au sein du Royaume-Uni.

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