Flammarion, 2022

« La jeune Martha Laborne s'est évaporée à Acapulco. Mauvaise nouvelle pour le Quai d'Orsay, c'est la fille d'un homme politique français. " La Perle du Pacifique " était dans les années 60, le paradis des stars hollywoodiennes.

Hélas, la ville aujourd'hui est livrée aux pires cartels mexicains de la drogue.

Aurel Timescu, notre calamiteux consul, est envoyé sur place. Comme à son habitude, il est fermement décidé à ne rien faire. »

C'est avec plaisir que nous avons retrouvé notre anti-héro, maintenant vedette d'une cinquième aventure au bout du monde.

Si nous sommes plus attachés au personnage d'Aurel qu'à ses enquêtes, force est de constater que l'intrigue de Notre  otage à Acapulco  est beaucoup plus intéressante que dans le précédent volume (La princesse au petit moi).

Aurel Timescu est considéré comme une véritable plaie par sa hiérarchie qui ne sait comment se débarrasser de lui. Si d'habitude, il passe son temps à se planquer pour surtout ne rien faire, c'est aujourd'hui exactement l'objet de sa mission… ne rien faire !

Malheureusement pour lui, certains pensent que son attitude est une couverture. C'est donc, à son corps défendant, qu'il va être entraîné dans une enquête qui le plonge dans la violence des gangs de narcotrafiquants.

L'ambiance d'Acapulco va avoir un effet transcendant sur notre drôle de petit consul. Lui qui gardait ses costumes de laine en Afrique, va ici se métamorphoser. Pour la première fois, le lecteur le voit s'acclimater à son nouveau milieu assez rapidement, tout en restant bien atypique.

En costume de lin ou t-shirt, affublé d'un énorme perroquet rouge, Aurel a troqué son éternel Tokay contre la tequila.

Dans son hôtel, c'est avec un plaisir intense qu'il va renouer avec son ancien métier de pianiste de bar.

À travers ses rencontres (un photo reporter, une riche veuve…) c'est l'histoire d'Acapulco que Jean-Christophe Rufin nous conte.

Dans les années 60, cette ville était le lieu de vacances de toutes les grandes stars hollywoodiennes : John Wayne, Frank Sinatra, Ava Garner…

Le faste de cette époque n'est plus aujourd'hui qu'un souvenir mélancolique. Acapulco est désertée des touristes tant la violence fait partie du quotidien.

Quartiers riches et quartiers pauvres sont enchevêtrés sans logique apparente si ce n'est celle des cartels qui se sont partagés le territoire en zone d'influence.

Ce petit roman, bien agréable à lire, reste léger, alors même qu'il est peuplé de fantômes et de morts.

Outre le personnage d'Aurel, on s'amuse beaucoup de la mise en lumière des courbettes que les ambassadeurs sont prêts à faire, face à nos hommes politiques.

Quant à la disparue, après bien des hypothèses, elle apportera son lot de surprises.