La princesse au petit moi
Rufin Jean-Christophe
1
Flammarion, 2021
« L'Europe compte cinq micro-États : Andorre, San Marino, le Liechtenstein, Monaco et le Vatican. J'en ai découvert un sixième la Principauté de Starkenbach, en suivant la nouvelle enquête d'Aurel Timescu.
En effet, sur la recommandation d'un de ses anciens ambassadeurs, notre calamiteux petit Consul de France se retrouve embarqué dans les sulfureuses affaires de ce minuscule territoire.
La Principauté de Starkenbach, nichée au cœur des Alpes, est un beau pays. Vous risquez cependant de chercher en vain le moyen de vous y rendre autrement qu'en lisant ce livre. »
Dans la série «les énigmes d'Aurel le consul », Jean-Christophe Rufin nous entraîne ici dans une enquête qui n'a pas grand intérêt. Une fois de plus, le petit plaisir de cette lecture ne repose que sur l'étrangeté et la drôlerie de son personnage principal. Je ne sais pas si Aurel Timescu aura les épaules assez larges pour supporter un grand nombre de volumes de ses aventures.
De retour d'Azerbaïdjan, Aurel est à Paris, attendant d'être affecté dans une nouvelle ambassade. Cet « entre deux » va être l'occasion d'accepter de mener une enquête non-officielle et qui requiert la plus grande discrétion.
La princesse Hilda a disparu laissant Rupert, son mari, désemparé puisque celle-ci doit passer d'ici peu devant une commission d'enquête diligentée par la Première Ministre de la Principauté.
La mission va être délicate puisque personne ne doit savoir que la princesse a disparu…
On suit Aurel à Paris, dans la Principauté et en Corse. Contrairement à ses habitudes, notre petit consul enquêteur va être secondé par Shayna, une plantureuse femme à poigne qui ne s'en laisse pas compter mais qu'appréciera notre petit bonhomme farfelu.
Si la disparition de la princesse Hilda, ses aspirations, ses émois... n'ont que peu d'intérêt, on s'amuse à suivre Aurel dans un monde cadenassé par un protocole très rigide.
Aurel Timescu, rescapé de la période Ceausescu en Roumanie, fait « tâche » dans ce décor de palais. Toujours aussi mal attifé, il ne sait comment s'adresser aux différents membres de la famille princière.
On découvre avec lui le mode de vie d'un micro-État dans lequel la princesse n'a pas de réel pouvoir politique mais dont le train de vie coûte au contribuable.
Idéologiquement, on sent un parti pris tout à fait discutable. Notre héros échevelé sauve une famille qui mène grand train grâce aux citoyens. Ces derniers profitant largement du statut de paradis fiscal de leur principauté ! Tout cela associé à ce que l'on découvre des raisons de la disparition de la princesse Hilda ne donne pas très envie de la sortir de ce mauvais pas dans lequel elle s'est fourrée toute seule.
Cela dit, on reste attaché (pour l'instant encore…) à notre enquêteur hors norme, buveur de Tokay, joueur de piano aux heures où les gens respectables dorment.