Le syndrome de l'Orangerie
Bouillier Grégoire
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Flammarion, 2024
« En se rendant au musée de l'Orangerie, voici que, devant les Nympshéas de Monet, l'auteur est pris d'une crise d'angoisse. Contre toute attente, les Grands Panneaux déclenchent chez lui un vrai malaise. Sans doute l'art doit-il autant à l'artiste qu'au « regardeur »- mais encore ?
Redevenant pour l'occasion le détective Bmore, Grégoire Bouillier décide d'en avoir le cœur net. Les Nymphéas de Monet cacheraient-ils un sombre secret ?
Le syndrome de l'Orangerie est un bien étrange livre. S’il est parfois passionnant, il laisse tout autant perplexe. Beaucoup de passages sont très intéressants mais leur articulation, voire même dans certains cas leur lien avec les Nymphéas, laissent un drôle de sentiment qu'il nous est difficile de définir.
Dès le départ, ce qui prend la forme d'une enquête à propos d'un tableau mondialement connu, balade le lecteur dans des fioritures littéraires dont on ne saurait dire si elles sont originales ou totalement dépourvues d'intérêt.
On ne sait qui parle : Grégoire Bouillier ou son personnage le détective Bmore. Ce dernier créé dans un précédent livre a pour secrétaire une certaine Penny, souvent désignée par le pronom « elle » même quand c'est cette dernière qui parle !?
Peut-être faut-il avoir lu Le cœur ne cède pas pour comprendre la psychologie et les rapports entre ces deux personnages.
Penny disparaissant bien vite du présent livre, le lecteur ne comprend pas bien l'intérêt de cette figure.
En cherchant d'où vient son malaise face aux Nymphéas, le narrateur retrace la vie et l'œuvre de Monet. À travers les fameux Grands Panneaux, c'est la mort qu'il voit : ceux de la Première Guerre mondiale, celle de son fils, de sa première femme, de sa vue… le propos n'est pas nouveau, c'était déjà celui de Deux remords de Claude Monet de Michel Bernard.
Peut-être est-ce pour cela que Grégoire Bouiller mise plus sur l'originalité que sur la nouveauté ? Au risque de faire un livre fouillis, il entraîne le lecteur dans des considérations de botanique, au Japon et même jusqu'à Auschwitz- Birkenau…
Sur ce dernier lieu, les propos du narrateur sont très intéressants mais le parallèle fait avec la visite de Giverny nous est resté complètement étranger.
Le syndrome de l’Orangerie est tour à tour instructif et plein d'humour mais certains propos restent trop insaisissables et artificiels pour emporter une véritable adhésion de notre part.