Villa avec piscine
Koch Herman
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Collection 10-18, 2011
"Médecin réputé, mais amer, d'une banlieue chic d'Amsterdam, Marc Schlosser est convoqué par le Conseil de l'Ordre, à la suite du décès d'un patient : l'acteur star et ami, Ralph Meyer avec qui la famille Schlosser venait de passer ses vacances. Tout l'accable et la veuve, Judith, est tenace .
Erreur médicale ? Meurtre ? Que s'est-il passé cet été-là dans la villa avec piscine ?"
J'ose espérer que Hermann Koch s'est servi ici de son affreux personnage pour dénoncer tous les plus bas et vils instincts possibles chez l'être humain.
Marc Schlosser n'est pas seulement amer, il est d'un cynisme terrible et d'une hypocrisie bien maîtrisée.
Homme très convenable pour son entourage, le lecteur, ayant accès à ses pensées les plus intimes, découvre un personnage tout autre. On préférerait ne pas avoir ce Marc comme ami (d'ailleurs, il ne semble pas en avoir de véritable) ni comme médecin ni même comme mari !
Dans les premières pages du livre, les sarcarsmes de Marc sont plutôt drôles. Un tel dégoût des corps pour un médecin n'est, je l'espère, pas banal.
De même, le monde artistique qui constitue la clientèle de ce médecin est largement critiqué avec beaucoup d'humour.
Un moment donné, l'histoire bascule. Si on rit au début, petit à petit, on rit jaune jusqu'à cesser de rire, tant on est perplexe. On s'interroge sur le message qui pourrait être distillé.
Marc ne se contente plus d'être cynique, son comportement est très largement discutable. Il juge les autres sans se remettre jamais en question. Petit à petit, une idée dangereuse, me semble-t-il, émerge. Les médecins seraient-ils habilités à émettre des jugements de valeur pour décider qui doit être sauvé ! Justifier ou défendre la loi du talion me semble totalement inconcevable.
Alors, à ce stade du livre,on ne sais plus si Hermann Koch dénonce ou soutien.
L'ambiguïté demeure jusqu'au bout. L'intrigue reste palpitante, le suspense n'est levé qu'à la toute fin.
Le roman est bien construit, malgré tout, on resent un malaise et on reste perplexe : provocation ? Justification ? Dénonciation ?