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Parcours à Montmartre

23 janvier 2017

Cette semaine,  premier parcours “Montmartre”.

Je dis "premier" car il y en aura forcément d'autres dans ce quartier aux multiples possibilités.

Au cours de la rédaction,  une question a fait jour sur le rapport entre les mœurs,  les mentalités et la création artistique,  c’est le modeste fil rouge de ce parcours. Au choix, un théâtre ou un ciné, mais si vous êtes très bien organisés, vos pouvez tout faire dans la même journée !

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Une expo

La Halle Saint-Pierre, 2 rue Ronsard, 75018 Paris.

tous les jours de 11h à 18h ( dimanche, 12h)

 

Dans une ancienne halle de style Baltard, la Halle Saint-Pierre est un musée consacré à l'art brut et singulier.

Le lieu est beau et convivial. Outre les deux espaces d'exposition, un café et une belle librairie trouvent parfaitement leur place ici.

Au pied de la butte Montmartre, c'est un endroit qu'il ne faut pas manquer.

 

Jusqu'au 23 avril 2017, exposition Gilbert Peyre.

Super expo qui ravira grands et petits. L'artiste se définit lui-même comme un “électro mécanomaniaque” et nous présente ses sculptures machines et autres automates farfelus.

De l'ironie, de la poésie... le tout conçu à partir d'objets récupérés et mêlés à une certaine dose de technologie.

À travers ce voyage, Gilbert Peyre semble refuser l'obsolescence programmée pour notre plus grand plaisir.

La danseuse du ventre est très drôle, on sourit devant le banc de poissons représenté par des boîtes de sardines, et on écarte les yeux devant “Champagne et bruit de vaisselle”, les meubles d'une pièce se mettent en branle et les verres trinquent en l'absence de convives…

 

À ne pas manquer !

Un aperçu des réalisations de Gilbert Peyre
Un resto...

L'atelier, place Charles-Dullin

Formule midi : plat + dessert à 15 €

Il faut le reconnaître, on n'y va pas pour la gastronomie. Ce n'est pas mauvais mais la nourriture ne laisse pas un souvenir impérissable.

Par contre, on y va pour l'accueil fort sympathique dans ce quartier très touristique et pour le lieu. Manger dans un décor sobre mais agréable, face au très beau Théâtre de l'Atelier... proche de La Halle Saint-Pierre, que demander de mieux ? Avant ou après l'expo de ce parcours...

Un théâtre

Ciné 13 théâtre, 1 avenue Junot, 75018 Paris

 

Au cœur de la Butte Montmartre, à deux pas du “Moulin de la Galette”, Ciné 13 Théâtre est un lieu plein de charme. Une belle entrée, différents espaces chaleureux disposés sur plusieurs niveaux en sous-sol, un petit bar,  une salle d'attente avec canapés, fauteuils et tables basses.

La salle de théâtre n'est pas très grande, mais ici, c'est le parti pris du confort qui prévaut : les fauteuils sont encore plus larges que ceux de la maison !

Une pièce...

Les Caprices de Marianne d'Alfred de Musset

mise en scène Patrick Alluin, Simon Coutret.

Comédiens : Constantin Balsan, Simon Coutret, Roch Debache, Natache Krief, Thierry Lanckriet ou Julien Muller, Caroline Piette, Justine Thibaudat.

1h20

 

 

Coelio est désespérément amoureux de Marianne, mariée à Claudio le puissant juge de la ville. Dévote, Marianne ne sort de chez elle que pour se rendre à la messe. Sourde à l'amour de Coelio, elle ne sera, par ailleurs, pas insensible au charme d'Octave, chargé de plaider en faveur de son ami. Claudio, jaloux maladif, va précipiter la fin de ce trio tragique.

Le thème de cette pièce nous ramène à notre fil conducteur : l'art, la création comme vecteurs des codes d'une époque.

Avec Alfred de Musset, on tombe amoureux, on peut même dire, éperdument amoureux, d'une femme en quelques jours, sans avoir échangé une seule parole, sans se connaître plus qu'en se croisant furtivement sur le chemin de la messe.

Avec Alfred de Musset on peut mourir d'amour !

 

Si peu réaliste qu'il soit, le thème est beau et les mots transportent. En amour, le risque est grand de passer par un tiers. Marianne reste insensible aux sentiments de cet inconnu épris d'elle mais finit par avoir des élans pour celui qui est le messager de ces sentiments.

Il est des domaines où il ne vaut mieux pas mettre ses mots dans la bouche d'un autre !

 

La mise en scène est très moderne. Marianne en caban est une jeune femme d'aujourd'hui. Un mur en briques rouges, couvert d'affiches contemporaines remplace les rues de Naples.

Le spadassin a troqué son épée contre une batte de base-ball.

 

Le thème est universel et intemporel : en amour on est jamais mieux servi que par soi-même !

 

La troupe est dynamique. Octave et Marianne sont très bons. Seul bémol, un petit moment “chansons” de variété . On tombe durant quelques minutes dans la parodie. Si il est vrai que cela fait sourire, était-ce vraiment utile ?

Jusqu'au 19 février 2017

Un autre resto...

Le Petit Parisien 28 rue Thalozé 75018 Paris

Menu du soir : 24 € (entrée + plat + dessert)

Certes c'est un peu cher, mais deux fois moins que le superbe “Moulin de la Galette” une rue plus haut.

Faites votre choix !

La qualité est très honnête, le service un peu froid mais la déco atténue quelque peu cette fraîcheur.

Les tables sont recouvertes de première page du “Petit Parisien illustré”. Des objets de brocante sont joliment agencés... jusque dans les toilettes !

Proche du Théâtre de ce parcours... avant ou après la pièce.

Un ciné...

Cinéma Studio 28, 10 rue Tholozé, 75018

Un lieu atypique, chaleureux et d'un charme fou.

Un endroit qui a pour vocation d'être salle d'art et essai et de quartier.

Dans le hall d'accueil, une expo est présentée chaque mois. Un bar et un jardin d'hiver offrent le confort de l'attente. En plus du charme, la programmation est de qualité et le lieu est vivant : avant-premières, rencontres avec des équipes de film, soirées thématiques... Ce cinéma est également chargé d'histoire puisque inauguré en 1928,  il deviendra vite un lieu de rencontre des plus grands artistes tels que Cocteau, Luis Bunuel...

Un film...

Paterson de Jim Jarmusch avec Adam Driver, Golshifteh Farahani, Rizwan Manji, 1h58 drame USA

Paterson vit à Paterson dans le New Jersey, cette ville des poètes, de William Carlos Williams à Allen Ginsberg, aujourd'hui en décrépitude.

Chauffeur de bus d'une trentaine d'années, il mène une vie réglée au côté de Laura qui multiplie projets et expériences avec enthousiasme et de Marvin bulldog anglais.

Chaque jour,  Paterson écrit des poèmes sur un carnet secret qui ne le quitte pas.

 

Je trouvais le postulat de départ très attirant. Montrer que la poésie n'est qu'une question de regard sur les choses qui nous entourent, est une idée juste et louable.

Dire que la poésie n'est pas la chasse gardée du monde intellectuel, c'est une nécessité.

Je m'imaginais plutôt un air à la Francis Ponge avec son “Cageot”. Une beauté inattendue mêlée à une petite dose d'humour.

On est loin de tout ça avec Paterson. Ce personnage ne donne vraiment pas envie de se découvrir une âme de poète. Cet homme a l'air d'être au mieux indifférent, au pire complètement déprimé,  voire autiste.

On ne sait, ni ce qu'il pense, ni ce qu'il ressent….. peut-être rien ? Quelques rares scènes sortent du lot. Dans son bar habituel, un couple semble jouer régulièrement les "Roméo et Juliette" modernes. La rencontre avec une fillette, elle-même poète est bien trouvée.

La fin du film est plus réussie, mais cela ne sauve pas de deux heures d'un ennui profond.

 

Julien Gester de Libération écrit : “Résolument radieux, délié et anti spectaculaire, Paterson opère à son allure singulière, empreinte d'autant d'indolente tendreté que de délicatesses, et se rêve en précis de Zen américain, attaché à parcourir les sourdes ondes de félicité recouvertes par le fracas du monde plutôt qu'à en sonder les failles où les grands tremblements.”

Si vous êtes d'accord avec Libé, courez voir ce film...!

Une librairies..

L'attrape cœur, 4 place Constentin Pecqueur, 75018

 

Très belle Librairie

Le lieu est petit mais chaleureux et très fourni. Il y a bien sûr les incontournables mais on tombe aussi sur des livres dont on ne soupçonnait pas l'existence, parce que peu soutenus médiatiquement. C'est ce que j'aime dans ce genre de librairie : le hasard, ressortir avec autre chose qu'un des multiples prix littéraires, découvrir un auteur que je n'attendais pas.

Cette librairie se trouve sur une charmante place, face à un square où l'on peut commencer son livre tout juste acheté… lorsqu'il ne fait pas trop froid !

 

J'aurais pu vous parler d'une autre librairie...

Celle dont le nom sort en premier sur Internet lorsqu'on tape “librairie Montmartre”.

Celle qui porte le nom de la célèbre place dont elle est proche.

Celle qui se trouve dans les parages du célèbre mur des “je t'aime”.

J'aurais pu parce qu'elle elle est totalement digne du titre de librairie.

Mais je ne la conseille pas, tant la libraire est fort peu sympathique voire plus !!

Lors de ma venue, j'ai, par mégarde, fait tomber deux livres à terre, et me suis entendue dire à la cantonade : “quelle handicapée, celle-là, et tout ça pour m'acheter un livre de poche !!!”

Quelques livres...

Marx et la poupée de Marianne Majidi, édition le nouvel Attila 2017.

 

Depuis le ventre de sa mère, Marianne vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère, son père en exil à Paris.

 

On retrouve les principaux éléments déjà développés dans “Désorientale” de Negar Djavadi (livre présenté dans le parcours à Reims et que vous pouvez aussi retrouver dans la rubrique “Mes livres”)

Marianne Majidi nous expose la violence de cette révolution manquée pour les libertés. Au fil des pages, on ne peut qu'être révolté face aux agissements, à l'existence même,  de la “police des mœurs”. On frémit d'indignation quant à la violence quotidienne faite aux femmes.

On ne peut concevoir un tel système, quels qu'en soient les fondements, qui prive de toutes les libertés individuelles et de conscience.

Parallèlement, on est ému à la lecture de tout ce qui touche à l'exil.

Exil qui te sauve la vie, exil qui te garantit une certaine liberté, mais exil qui te fait tout perdre : tes biens, ta famille, ta langue...

Ce terrible déchirement est parfaitement restitué à travers le regard de cette enfant qui voit avec dégoût un croissant et qui découvre qu'elle a perdu jouets et maison pour un 15 mètres carrés avec wc sur le palier.

Myriam Majidi nous fait vivre toutes les étapes de l'exil : le refus, la difficulté de s'intégrer, le désir de retour, suivi du désir de tourner définitivement la page.

Tour à tour, ces racines sont vécues comme fierté ou fardeau.

Le propos de ce roman est complexe, instructif et très intéressant. En contrepartie, dans la forme, les pages sont très inégales. Le style n'est pas clairement défini : roman, témoignage, journal. Parfois l'ouvrage est ponctué de fables ou d'interludes poétiques.

Celle qui fuit et celle qui reste” de Elena Ferrante, Gallimard 2017 (pour la traduction française)

 

Après “L'amie prodigieuse” et “Le nouveau nom”, ce troisième volume poursuit la saga dans laquelle Elena Ferrante raconte 50 ans d'histoire italienne et d'amitié entre ses deux héroïnes, Elena et Lila

 

Comme beaucoup, j'attendais cette suite avec impatience .

Il faut dire qu'Elena Ferrante sait y faire ! Les deux volumes précédents s'achevaient sur un rebondissement dont on voulait éperdument connaître la chute.

Un peu à la manière de la fin de saison d'une série télé.

Malgré cet habile procédé, l'attente n'est pas récompensée par un si grand plaisir de lecture que ça !

Dans cette suite, il y a un certain nombre d'éléments très intéressants mais cela ne suffit pas à faire renaître ou même maintenir l'engouement du premier volume.

Tout ce qui touche à l'Italie est vraiment très pertinent. C'est une bonne idée de faire évoluer ses deux héroïnes, dans deux mondes différents. Ainsi l'auteur nous donne à voir chaque événement, avec d'un côté, la vision du monde des intellectuels et de l'autre, la vision de la classe ouvrière.

Dix ans d'histoire de l'Italie, 1968 à 1978, avec la montée des mouvements féministes, l'organisation de la protestation ouvrière, on assiste aux bouleversements sociaux mais aussi politiques, d'un pays en marche vers la modernisation.

Malheureusement, en contrepoint, l'intérêt pour l'histoire personnelle des deux héroïnes s'émousse ! L'intrigue tourne en rond, je me suis fortement lassée des “Je t'aime, moi non plus”

Trop de retournements de situation “tuent” la surprise du retournement de situation.

Il est sûr que je lirai le quatrième et dernier volume pour savoir comment cette histoire se termine pour Elena et Lila, mais l'impatience de l'attente sera désormais beaucoup moindre.

Arrête avec tes mensonges

de Philippe Besson, Julliard 2017

 

Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : “Arrête avec tes mensonges”.

J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait pas démêler le vrai du faux.

J'ai fini par en faire un métier. Je suis devenu romancier

Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité.

 

C'est un auteur que j'attends toujours avec une grande impatience et que je regrette de toujours lire si vite.

Mais voilà, quand on commence un de ses livres, on ne peut rester indifférent et il est donc très difficile de le laisser très longtemps fermé sur la table de chevet.

Les histoires d'amour qu'il nous raconte ne sombrent jamais dans le sentimentalisme et remettent toujours les pendules à l'heure.

Le sentiment amoureux n'est pas l'apanage des couples hétérosexuels !

Il me semble que la littérature, le cinéma... n'ont que trop contribué à développer cette vision cadrée et morale.

De même, les rapports homosexuels sont majoritairement présentés comme basés uniquement sur le sexe, le côté brutal et subversif, exempts des sentiments attribués aux relations entre hommes et femmes.

Je ne suis pas une spécialiste dans le domaine. Peut-être que je me trompe et qu'il existe beaucoup de livres comme ceux de Philippe Besson, mais c'est sur lui que je suis tombée, totalement par hasard avec “Un homme accidentel”

En lisant la quatrième de couverture, j'ai bêtement cru que cet homme allait entrer “accidentellement” dans la vie d'une femme. C'est dans la vie d'un homme, et cela ne change rien, le choc amoureux, les bouleversements engendrés, sont les mêmes. On se rend compte alors à quel point la littérature nous a imposé des pseudos cadres !

Avec son dernier ouvrage, Philippe Besson se dévoile pour notre plus grand plaisir. Il fait des liens entre sa vie, et ce qu'il a écrit, nous livrant ainsi l'explication de certains de ses thèmes de prédilection.

Avec une extrême finesse, une écriture sobre mais jamais simpliste, Philippe Besson signe un magnifique livre. Au fond, une histoire d'amour classique dans les sentiments mais si compliquée dans la réalité de nos sociétés stéréotypées

À lire !

À lire aussi pour la description de la vie en province : le père instituteur d'une classe unique, la vie au lycée, la description des changements de la ville de Bordeaux.

Bref je me répète : à lire, à lire, à lire !

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