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Parcours dans le quatorzième

6 février 2019

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Ce parcours traverse une portion de quartier qui ces vingt dernières années a beaucoup changé. Pas dans l'architecture, domaine dans lequel le 14e reste un beau témoignage du passé. mais plutôt dans sa population.

Hier plus hétérogène et plus populaires, aujourd'hui plus bobo, voire plus…

Les belles façades du 19e siècle n'effacent pas l'histoire plus ancienne dont on peut suivre le fil à travers les noms des rues.

La rue du Moulin Vert doit son nom à un ancien moulin sur l'emplacement duquel avait été établie une guinguette peinte en vert, jusqu'en 1860 cette zone était située en banlieue.

La rue des Plantes a changé de nom plusieurs fois, mais le tracé de la voie figure sur le plan de Roussel de 1730.

Ce petit parcours suit également les grands noms qui ont vécu par ici.

En levant les yeux, on découvre les plaques qui témoignent des vies vécues : Jean Moulin au numéro 26 de la rue des Plantes, Pablo Picasso et Simone de Beauvoir dans la rue Victor Schoelcher, dans laquelle se trouve l' Institut Giacometti depuis 2018.

Un musée...

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Institut Giacometti,

5 rue Victor Schoelcher, 75014 Paris

 

 

L'atelier reconstitué et des expositions temporaires.

Du 22 janvier au 24 mars 2019 : Alberto Giacometti, Peter Lindbergh “saisir l'invisible”.

Le prix de l'entrée est élevé eut égard au nombre d'oeuvres exposées.

Cependant, le lieu est magnifique et la visite, certes rapide, est très agréable.

 

L'Institut Giacometti est installé dans un hôtel particulier classé de style Art déco . Volumes, puit de lumière, agencement des pièces, rendent l'endroit spécial et mettent en valeur les sculptures de Giacometti, qui a vécu et travaillé toute sa carrière dans le quartier de Montparnasse.

La visite débute par la reconstitution de l'atelier de l'artiste. Il est composé de l'ensemble des éléments qui ont été conservés par sa veuve Annette.

Les murs, couverts de dessins, des bustes, ses outils de sculpteur, témoignent d'une bouillonante vie d'artiste.

Exclu du groupe surréaliste en 1935, il ne reste pas moins l'un des plus célèbres représentants du courant du même nom.

Les œuvres présentées à l'Institut illustrent la quête permanente de la représentation de la figure humaine, quête que l'artiste mena jusqu'à la fin de sa vie en 1966.

 

Têtes, bustes, figurines de Diego et Annette sont forcément très présents. Dès son plus jeune âge, l'artiste a pris son frère Diego pour modèle. Puis sa femme Annette ne cessera jamais de l'inspirer.

Dans les années 1960, il commence une nouvelle série de bustes de cette dernière, alors même qu'il l'a déjà représentée sur plus de 180 oeuvres.

 

Des photographies de Peter Lindberg, (né en 1944, photographe de mode, portraitiste et réalisateur allemand), sont présentées en parallèle de dessins inédits de Giacometti. Le fil conducteur étant la grande importance que les deux artistes accordent à la figure humaine.

Le photographe a également été invité à prendre des clichés des sculptures de Giacometti. Ces grands formats en noir et blanc font correspondance aux sujets exposés.

Pour se restaurer...

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Au p'tit Zinc

2 rue des Plantes, 75014 Paris

 

Une déco digne d'un vrai bistrot parisien. Un accueil chaleureux pour une bonne cuisine traditionnelle.

Menu : plat, dessert, café, pour 19 €.

Cette année, “Au p'tit Zinc” et son patron Éric Mauboussin hébergeront “la bouteille d'or”. Ce trophée permet de mettre en lumière des établissements parisiens qui perpétuent la tradition populaire du bistrot, avec des prix abordables, des vins de propriétaire et une cuisine simple mais réalisée avec des produits frais.

Deux librairies...

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Le livre écarlate

31 rue du Moulin Vert, 75014 Paris

 

Un endroit chaleureux, des libraires qui parlent de livres, qui donnent leur avis, qui conseillent... que demander de plus ?

Malgré un espace limité, l'offre d'ouvrages est importante.

La vitrine, à elle seule, est une invitation à entrer et fureter...Beaucoup de livres sont mis à l'honneur et leur présentation fait preuve, à la fois de goût et d'originalité.

On aimerait bien habiter au-dessus d'un tel endroit !

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La petite lumière

14 rue Boulard ,75014 Paris

 

Lumineuse, agréable à regarder c'est un régal d'y flâner...

Bien agencé, l'espace permet de présenter beaucoup d'ouvrages dans tous les genres.

L'accueil est sympathique, un petit mot pour chaque client en fonction du livre choisi...

Une belle Librairie !

Trois livres...

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“Leurs enfants après eux” de Nicolas Mathieu

Actes Sud, 2018, prix Goncourt.

 

“Août 1992.. Une vallée perdue quelque part dans l'Est, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a 14 ans, et avec son cousin, pour tuer l'ennui, il décide de voler un canoë et d'aller voir ce qui se passe de l'autre côté, sur la fameuse plage des culs nus. Au bout, ce sera pour Anthony, le premier été, le premier amour, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence...”

 

J'ai beaucoup de mal à comprendre l'engouement pour ce roman. Peut-être est-il dans l'air du temps ? On a l'air de découvrir le roman social. Pourtant d'autres sont passés par là avec des romans nettement plus passionnants. Didier Castino dans ”après le silence” nous parlait de la fin du monde ouvrier, dans une forme littéraire très travaillée et originale, ce qu'on ne retrouve pas dans “Leurs enfants après eux” de Nicolas Mathieu.

De même Sorj Chalandon, dans “le jour d'avant” explore l'histoire de la classe ouvrière avec émotion et rebondissements, deux éléments quasi absents dans le livre dont il est question ici.

“Leurs enfants après eux” n'est pas un mauvais livre mais il me semble qu'il ne mérite pas d'être porté sur le haut du podium du genre social.

Il s'agit certainement plus d'un roman sur l'adolescence : la transformation, les premiers émois, l'envie de découvrir un ailleurs…

Nicolas Mathieu dit avoir voulu faire un roman générationnel.

C'est vrai que les descriptions des émotions adolescentes sont bien menées mais il faut le reconnaître ce n'est pas très intéressant ! Le mieux rendu est sans aucun doute l'ennui propre au 14 -16 ans, malheureusement cet ennui fini par gagner le lecteur.

On suit sur quatre étés, Anthony, Hacin, Steph, chacun représente une classe sociale différente mais tous sont semblables dans leurs envies ou leur désoeuvrement.

On finit vite par se lasser de leurs frémissements devant une goutte de sueur qui glisse entre deux seins, de leurs rendez-vous manqués, de leurs fêtes…

Les personnages évoluent mais peu. Avoir choisi la même saison pour les quatre parties du livre participe à la lassitude. Les situations se répètent, les descriptions souvent très, trop, minutieuses auront certainement un intérêt sociologique et historique dans 50 ans mais pour le moment, elles procurent un effet de roman interminable et sans grand intérêt.

“Leurs enfants après eux” se veut être le portrait d'une jeunesse dans un contexte social empreint de désillusion.

Malheureusement, faute d'avoir beaucoup de choses à dire, le roman s'étire inlassablement à l'image des étés inoccupés de cette jeunesse sans idéal précis, autre que de ”foutre le camp”.

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Le paradoxe d'Anderson

de Pascal Manoukian, Éditions Seuil, 2018

“Plus rien n'est acquis, plus rien ne protège pas même les diplômes.

À 17 ans, Léa ne s'en doute pas encore, à 42 ans ses parents vont le découvrir... La famille habite dans le nord de l'Oise où la crise malmène le monde ouvrier. Aline, la mère, travaille dans une fabrique de textile, Christophe, le père, le dans une manufacture de bouteilles.

Cette année, en septembre, coup de tonnerre, les deux usines qui les emploient délocalisent...”

 

Puisque les jurés du prix Goncourt 2018 voulaient semble-t-il récompenser un livre “social “celui-ci l'aurait amplement mérité. 

 

On se demande souvent comment deux romans sur un thème plutôt proche, peuvent à ce point faire naitre en nous un intérêt si inégal. Certes, le style de l'auteur y est pour beaucoup mais il ne faut pas écarter l'importance de l'angle de vue choisi par celui-ci.

Dans "le paradoxe d'Anderson” les adolescents ne sont pas absents, bien au contraire mais c'est la vision des adultes, leurs déboires, leurs combats qui nous sont présentés ici.

On est loin de la perception, entravée par le bouillonnement des hormones des ados, du prix Goncourt !

D'aucuns pourront penser que Pascal Manoukian à bien chargé la barque, malheureusement cela semble tellement coller à la triste réalité. Dans les régions sinistrées, ce sont des familles entières qui perdent leur travail.

Aline et Christophe sont pris dans l'engrenage des délocalisations et après 20 ans d'usine, n'ont aucune perspective pour rebondir.

La “mobilité” est devenue un concept très à la mode chez nos dirigeants mais de qui parle-t-on, qui concerne-t-elle ?

Comment suivre le travail à travers la France quand on a une maison invendable, pour laquelle les crédits courent toujours ?

Les analyses de l'auteur sont très pertinentes, les enchaînements qu'il propose tristement crédibles.

En plus de voir leur vie s'effondrer, Christophe et Aline vont faire le choix de mentir à leurs enfants pour les protéger, choix tout ce qu'il y a de plus humain mais peut-être pas le plus judicieux.

Leur vie se délite sous nos yeux jusqu'au drame.

Quelques passages, plein d'humour, font un peu baisser la tension. Notamment les souvenirs liés à Léon, dit, Staline, le grand-père communiste qui les avait alertés : “les usines ne poussent qu'une fois et n'engraissent que ceux qui les possèdent”

 

Certains passages sont très forts comme celui où la caissière du supermarché sait où vous en êtes en regardant votre caddie : salarié, bénéficiaire de la prime de licenciement, chômage, RSA..

Au fil des pages, on s'attache à cette famille pour qui on souhaite une fin heureuse mais il s'agit là d'un roman ancré dans le réel.

Continuer de Laurent Mauvigner

Les Éditions de Minuit , 2016

Il ne faut pas se laisser impressionner par la quatrième de couverture qui rapporte les propos de Télérama : “Hymne à l'amour, unité de l'homme de l'animal et du cosmos” !

Si je m'étais arrêtée à ça, si je n'avais pas écouté les conseils d'une amie, franchement je ne l'aurais pas lu !

Pour moi,  tout au long des pages de “continuer”, il n'est pas question d'une mère courage sacrificielle. On est loin de tout mièvrerie.

Mauvignier décrit parfaitement bien les sentiments humains, même les plus vils, faisant de ses personnages, des êtres ancrés dans le réel.

Cette femme qui se débat avec sa succession d'échecs, ne peut que nous attirer de l'empathie.

Cet adolescent mal dans sa peau qui ne sait que faire de sa violence nous agace et nous émeut à la fois. Les rencontres avec les habitants des montagnes kirghizes sont savoureuses de tendresse et d'humour.

Si je suis restée un peu indifférente aux histoires de chevaux, de nature et de cosmos, j'ai été conquise par l'écriture de Laurent Mauvignier, subtile et intelligente.

 

Un livre avec plusieurs niveaux de lecture et que l'on peut aborder selon des intérêts différents : pour les rapports humains, pour les sentiments, pour l'aventure, pour la nature, les grands espaces et pourquoi pas même,  pour les chevaux...

Deux films...

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“Continuer” de Joachim Lafosse

avec Virginie Efira, Kacey Mottet Klein, Diego Martin

1h24, drame, aventure, France.

 

“Sybille, mère divorcée, ne supporte plus de voir son fils adolescent sombrer dans une vie violente et vide de sens. Elle va jouer leur va-tout en entraînant Samuel dans un long périple à travers le Kirghizstan.

Avec deux chevaux pour seuls compagnons, mère et fils devront affronter un environnement naturel aussi splendide qu'hostile, ses dangers, son peuple et surtout eux mêmes...”

 

Sans être un navet, il est difficile de dire que c'est un bon film. Il manque vraiment trop d'éléments qui font l'intérêt et la qualité du livre, dont le film est tiré.

Le cinéaste a choisi de nous plonger directement dans un road movie, à travers plaines, montagnes et forêts, occultant tout le début de cette histoire.

À priori, cela n'était pas forcément une mauvaise idée. Fonctionner par ellipses peut permettre d'installer une forme de suspense (et réduire les lieux de tournage !).

Malheureusement, les choix de Joachim Lafosse nous privent d'explications et d'une grande partie des émotions qui traversent le roman.

La figure du père est presque totalement absente. Or, ce père n'est pas étranger au mal-être du fils, dans l'histoire originelle.

Durant tout le film , je n'ai cessé de faire des comparaisons, faisant la liste des manques, des différences, ne comprenant pas bien leur intérêt... même cinématographique.

Joachim Lafosse dit avoir voulu éviter de faire un film trop psychologisant. Eh bien, il n'aurait peut-être pas dû car au final, il ne reste que les beaux paysages et les chevaux.

Ce voyage n'est pas touristique ! Les grands espaces, les rencontres avec un peuple aux mœurs et coutumes inconnus ne sont que des prétextes pour Sybille.

Le film est trop axé sur le voyage, les personnages sont trop secrets.

On reste assez indifférent face à cette mère pour qui on souhaiterait ressentir de l'empathie.

Il en est de même pour cet adolescent qui devrait nous agacer et nous émouvoir à la fois.

Si on a aimé le livre de Laurent Mauvignier, on peut trouver que le film manque de profondeur et de relief.

Si on n'a pas lu le livre, je me demande bien ce que l'on peut appréhender au-delà de la nature, des chevaux...

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Green book, sur les routes du sud

de Peter Farrelly avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini

2h10, drame, biopic, USA

 

“En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur de boîte de nuit, italo-américain du Bronx est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d'une tournée de concerts.

Durant leur périple, de Manhattan jusqu'au sud profond, ils s'appuient sur le ”Green book” pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur...”

 

Il faut voir Green book comme un film salutaire. C'est un témoignage fort de la terrible période de la ségrégation, c'est aussi une belle histoire d'amitié qui sait dépasser les préjugés.

 

Au-delà il ne faut pas s'attendre à autre chose qu'un film très "américain" ! Tout est prémaché au cas où les spectateurs ne soient pas à même de percevoir les subtilités des rapports humains. Tout est complètement prévisible et, si vous avez des doutes, la bande musicale vous dira quand pleurer, vous attendrir ou vous révolter !

Si pour une fois, on parvient à mettre de côté notre agacement, lié à l'utilisation systématique de ces artifices grossiers, alors on suit avec émotion cette histoire !

 

Les années 1960 ne sont pas si éloignées, on est forcément secoué de voir que ce grand pianiste que des blancs viennent écouter (de leur plein gré et a priori avec plaisir !) ne peut pas utiliser leurs toilettes où se restaurer dans la même pièce qu'EUX avant de se produire devant EUX !

 

C'est tout un pan de l'histoire de l'Amérique que nous donne à voir Peter Farrelly.

Le Dc Don Shirley est un virtuose mais aussi un homme cultivé. Malgré tout il reste, avant tout, un homme noir soumis aux lois ségrégationnistes. Lui le sait car il le vit depuis toujours, Tony Lip le découvre, en parcourant les routes du sud.

 

Au-delà de la problématique raciale, il est aussi question de classes sociales. Les préjugés sont alors largement partagés des deux côtés de la barrière.

Les acteurs sont convaincants même si parfois, il me semble que le trait est un peu trop appuyé...

Le Green Book, écrit par Victor Hugo Green, un postier afro-américain a été publié jusqu'en 1966. L'abolition des lois ségrégationnistes en 1964, rendait obsolète cet ouvrage recensant les commerces et autres établissements qui acceptaient la clientèle noire.

Dans les faits, le changement des mentalités est moins simple !

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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