Parcours rue saint Maur (XIe)
17 mai 2018
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La rue Saint-Maur correspond à un ancien chemin qui conduisait de l'abbaye de Saint-Maur à l'abbaye de Saint-Denis. Le cours de l'histoire lui a fait plusieurs fois changer de nom, aujourd'hui elle a retrouvé son nom initial bien qu'elle ne relie plus les deux abbayes.
L'Atelier des Lumières qui s'y est installé symbolise bien la nouvelle ambiance du quartier. Hier populaire et ouvrier de nos jours artiste bohème : street-art, bars, terrasses bondées à la moyenne d'âge plutôt jeune.....
Une expo...
L'atelier de Lumière, 38 rue Saint-Maur, 75011 Paris
Le lieu vient d'ouvrir (avril 2018) et vue l'affluence, on ne peut que vivement vous conseiller de prendre les billets sur Internet. .
Trois expos :
Gustav Klimt
Hundertwasser
Poétic-Al
Pour en savoir plus sur les deux premiers, voir l'Escapade à Vienne sur notre site.
L'atelier des Lumières est installé dans une ancienne fonderie créée en 1835 pour répondre à une forte demande de pièces en fonte pour la marine et le chemin de fer.
La fonderie fermera en 1929.
Jusqu'en 2000, le lieu abritera une entreprise de vente de machines outils.
Aujourd'hui, la transformation est réussie et c'est l'art qui fait revivre le lieu.
Avec ses 140 vidéosprojecteurs, une sonorisation spécialisée, l'Atelier des Lumières nous fait vivre une immersion dans la création artistique.
Sur 3300 mètres carrés et des murs s'élevant jusqu'à 10 m, les oeuvres d'art sont projetées et animées, nous faisant vivre une belle expérience.
L'association de la haute technologie à la beauté esthétique fait du moment passé dans ce lieu, témoin de l'histoire industrielle, un moment magique hors du temps et de la réalité.
Attention toutefois, il faut goûter le moment mais ne pas s'attendre à en apprendre plus sur les artistes exposés !
Jusqu'au 11 novembre
Pour se restaurer...
la Place Verte Paris 11
105 rue Oberkampf 75011 Paris
Ce restaurant est vraiment très bien situé. La grande terrasse sur une place est idéale. Le lieu est donc agréable et convivial, même si les prix sont un peu élevé. Pizzas entre 10 et 15 €, certaines sont assez originales.
Deux librairies...
Libralire
116 rue Saint-Maur
Immanquable avec sa belle devanture rouge ! Vaste choix dans tous les domaines, dans cette librairie où on est accueilli de façon très sympathique.
Les gens du quartier ont bien de la chance !
Imagigraphe
84 rue Oberkampf
Vaste librairie où on trouve tout... absolument tout...
Logée dans un ancien garage dont il reste des éléments métalliques, c'est aujourd'hui le paradis du livre et donc des lecteurs.
Deux livres...
Vers la beauté de David Foenkinos, Gallimard, 2018
Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au musée d'Orsay.
Personne ne connaît les raisons de cette reconversion, ni le traumatisme qu'il vient d'éprouver.
Pour survivre, cet homme n'a trouvé qu'un remède, se tourner vers la beauté.
Derrière son secret, on comprendra qu'il y a un autre destin celui d'une jeune femme, Camille hantée par un drame.
Cette lecture est bien décevante !
Poignant avec “Charlotte”, piquant avec “Le mystère Henri Pick”, David Foenkinos semble avoir ici cédé à la facilité !
Certes, l'idée est très belle mais cela ne suffit pas. La beauté de l'art comme remède est un concept positif. Malheureusement, le roman n'est pas assez profond pour le porter.
Les personnages manquent de consistance, le style choisi par l'écrivain nous laisse complètement à l'extérieur de cette histoire.
Dans la première partie, on comprend bien que Antoine Duris porte un secret dramatique mais certains épisodes prétant à sourire, on n'est pas mis en condition pour prendre la mesure du drame!
Au final, on passe à côté de l'histoire, ne goûtant que quelques passages annexes à l'intrigue principale.
Antoine Duris a fait une thèse sur Modigliani. Dans son nouvel emploi de gardien de musée, il fait face au portrait de Jeanne Hébuterne, compagne et modèle du peintre.
Tout ce qui a attrait à cela m'a intéressée. De même, on ne peut s'empêcher de sourire à voir la difficulté de nos jours à passer inaperçu, à échapper au monde sans paraître “bizarre”.
Ces petits moments de qualité ne relèvent pas l'ensemble du livre. Le cheminement est poussif. Le livre reste plat alors même que le destin de Camille, deuxième personnage principal du roman, est dramatique.
Une verrière sous le ciel de Lenka Hornakova-Civade, Alma éditeur, 2018
1988, une jeune fille est envoyée en colonie de vacances, en France par le Parti communiste tchécoslovaque.
Au dernier moment, sur le quai de la gare de l'Est, Ana refuse de rentrer. Elle vient d'avoir 18 ans et décide de changer le cours de son destin.
J'avais beaucoup aimé le premier roman de Lenka Hornakova-Civade "Giboulées de soleil”. Fort émouvant, il était ancré dans le réel tout en étant saupoudré d'une once de poésie.
Dans ce deuxième roman, c'est plutôt l'inverse ! Il faut lire cet ouvrage avant tout comme un conte poétique. Si vous n'appréciez pas ce type de littérature, mieux vaut passer votre chemin.
Ana est touchante. Elle va passer à l'âge adulte dans un pays dont elle ne connaît pas les codes. C'est en observant les autres, leurs mots et leurs gestes qu'elle va apprendre à grandir et à être libre.
Pour cela, le lieu est bien trouvé. Rien de mieux qu'un café parisien, peuplé d'habitués pour nous offrir ainsi qu'à Ana, une belle galerie de portraits.
On va donc faire plus ample connaissance avec Grofka, une mystérieuse femme, première rencontre qui va aider Ana.
En même temps qu'elle, on apprend à connaître Bernard, le patron du café où elle trouve refuge.
On sera également attendri par Jacob et Yacoub, vieux couple d'amis, l'un juif, l'autre arabe, qui tous les jours se retrouvent à la même heure et évoquent le soleil de la Méditerranée.
Et bien sûr il n'y a pas de Paris sans artiste... Albert, artiste-peintre, fera d'Ana son modèle.
Malgré ces personnages bien réels, la narration est ardue à suivre. Parfois, on perd le fil, on se désespère d'être un peu noyé dans les métaphores et les envolées poétiques, voire, on peut être tenté d'abandonner !
La fin balaye nos doutes. “Une verrière sous le soleil” est un roman étrange mais c'est plutôt une belle lecture.
Un théâtre...
À la folie théâtre
6 rue de la Folie-Méricourt 75011 Paris
“Pourvu Qu'on Ait Livre's” a déjà parlé de ce théâtre dans le parcours “autour de la Folie-Méricourt” du 3 juin 2017. Mais voilà quand on aime... on ne compte pas et on vous encourage vivement à guetter la programmation de ce théâtre qui est un véritable lieu artistique, en plus d'être charmant.
Une pièce...
Bravo
Une comédie écrite et mise en scène par Claire Guiseppi avec Abdel Benchilkh, Damien Buffet, Christopher Diafuku, Claire Giuseppi, Manel Khelifa, Thomas Pélikan, Pierre-Yves Redouté.
du 13 avril au 24 juin 2018
Dans les années 80, Marianne, une actrice ratée et un poil revêche, s'apprête à vendre son théâtre. Elle reçoit alors la visite inattendue d'un ami de longue date.
Ensemble, ils vont faire renaître leurs souvenirs et vont plonger les spectateurs, des décennies auparavant, à l'époque où Marianne dirigeait la plus atypique des troupes de théâtre.
Un vrai spectacle familial. La pièce idéale avec un jeune entre 12 et 16 ans.
Hors de cette configuration, les amateurs de théâtre y verront à redire. L'écriture de la pièce n'est pas toujours très subtile et les redondances un peu trop nombreuses.
Cela dit, en famille, c'est une pièce à la fois drôle et émouvante.
En pénètrant dans les coulisses, on aborde plusieurs thèmes. L'histoire principale se passe en France, en 1940 et ce n'est pas anodin. Le nazisme fait rage, la Gestapo persécute les Juifs. Le devoir d'humanité ne semble malheureusement pas une évidence !
Ce contexte historique donne une profondeur à la pièce, profondeur qu'elle n'aurait pas s'il s'agissait seulement de la vie d'une troupe classique et de l'égo de chacun.
Car bien sûr, c'est aussi de théâtre et de ses acteurs dont il s'agit ici. Leur besoin de reconnaissance, leur dur travail d'apprentissage et les longues heures de répétitions...
Cette troupe atypique nous entraîne dans la réalité du métier de comédien. La mise en abyme est bien réussie. La troupe est dynamique et on ne s'ennuie pas un instant !
... pourquoi pas ?
... vraiment pas mal
... à ne pas manquer
... à fuir !