L'angoisse du roi Salomon
d'après Romain gary
Mise en scène de :
Bruno Abraham Kremer
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avec Bruno Abraham Kremer
Jean, taxi au grand cœur, nous raconte 25 ans après, sa rencontre miraculeuse avec Monsieur Salomon, le roi du pantalon, dans les années 70.
Il nous entraîne sur les trottoirs d'un Paris populaire, de la rue du Sentier aux Champs-Élysées, dans sa course folle pour rattraper le temps perdu entre le vieux Salomon et Cora, une ancienne chanteuse réaliste .
Avec ce mélo tragi-comique, on retrouve avec plaisir les mots de Romain Gary. Publié en 1979 sous le pseudonyme d'Émile Ajar, “l'angoisse du roi Salomon” est le dernier roman de Romain Gary. On retrouve dans ce roman l'humour de son auteur mais aussi ses principales préoccupations : l'inexorable temps qui passe et la mort.
“Je tiens à vous dire mes jeunes amis que je n'ai pas échappé aux nazis pendant 4 ans, à la Gestapo, à la déportation, aux rafles pour le Vél' d'Hiv', aux chambres à gaz et à l'extermination pour me laisser faire par une quelconque mort dite naturelle de troisième ordre sous de miteux prétextes physiologiques”.
Voilà l'état d'esprit de Salomon qui fête ses 85 ans
Bruno Abraham-Kremer qui nous avait déjà enchanté dans “la promesse de l'aube” confirme ici son indéniable talent.
Non seulement il nous raconte avec brio l'histoire mais il interprète également tous les personnages.
Il est Jean, le chauffeur de taxi, homme de la rue qui comble son manque de connaissance en se penchant dans les dictionnaires, puis Salomon, homme riche devenu philanthrope à qui il manque encore l'essentiel : l'amour.
Il sera aussi Cora, chanteuse populaire dont l'heure de gloire est passée et entachée de ses mauvais choix durant l'Occupation.
Le décor est dépouillé mais fonctionne bien. L'acteur nous fait voyager sans difficulté entre tous les personnages.
C'est à la fois drôle et tendre mais également une sacrée performance d'acteur !