Big Brother
de Alan Lyddiard
Mise en scène de :
Sébastien Jeannerot
2
avec Sébastien Jeannerot, Hélène Foin Coffe, Bernard Senders, grégory Baud. 1h45
À l'abri du regard du télécran, Winston tient un journal dans lequel il condamne la société totalitaire dans laquelle il vit. Au ministère, où il travaille, il est contacté par O’Brian, membre d'une société secrète. Parallèlement, il rencontre Julia, c'est le début d'une histoire interdite.
Le propos est “choc”, Mais ça, ce n'est pas dû à la pièce, c’est l’oeuvre d'Orwell ! C'est fort, c'est atroce et ça fait peur ! D’autant que sans forcément prendre la même forme, ce totalitarisme n'est pas complètement improbable. Les acteurs sont tous très bons, celui qui joue le rôle D’O Brian est encore meilleur !
Les scènes les plus réussies sont : celles sur la destruction du langage, sur l’adhésion totale à Big Brother et sur la découverte des objets du passé que le régime tente de détruire
La réécriture du dictionnaire permet d’éliminer des mots et donc des concepts tels que le bonheur et la liberté de penser.
Il ne suffit pas, d'accepter “Big Brother”, il faut l'aimer de façon inconditionnelle. C'est le seul moyen d'anéantir toute velléité de marcher hors des rangs.
Les objets du passé sont un témoignage de l'histoire, leur possession devient illicite. ”Qui contrôle le passé contrôle le futur ; qui contrôle le présent, contrôle le passé”.
Nombre de dictatures dans le monde et dans l'histoire ont parfaitement intégré ce principe.
Concernant la mise en scène, il est bien évident qu'on ne peut échapper à l'écran, c’est le fondement de l'histoire. Cependant l’aspect vidéo est trop prégnant et pas toujours strictement utile.
La permanence de l'écran, projetant l’image du regard de Big Brother c'est parfait ! Que les scènes de violence soient en vidéo, c'est préférable même si c'est un peu trop long. L’'excès de vidéos est plus une fioritures qu’une nécessité absolue.
Malgré cela, 1984 reste une bonne pièce de théâtre dont les résonances avec l'actualité ne laissent pas sans réfléchir !
jusqu'au 23/02/2019, théâtre de Ménilmontant