Fleurs de soleil
de Simon Wiesenthal
Mise en scène de :
Daniel Cohen et Antoine Mory
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adaptation de Daniel Cohen et Antoine Mory. mise en scène de Steve Suissa
avec Thierry Lhermitte.
« Simon Wiesenthal a cherché toute sa vie à comprendre ce qui lui est arrivé, en ce matin ensoleillé de 1942. Seul dans la pénombre d'une chambre, il entend ce jour-là, la dernière confession de Karl. Pendant la guerre, celui-ci a assassiné des innocents et il lui demande grâce. Peut-on pardonner l'impardonnable ? »
Le texte de Simon Wiesenthal n'est pas qu'un témoignage bouleversant de l'Holocauste. Il force indéniablement la réflexion. La notion de pardon est au cœur du propos. Le texte comporte donc deux aspects, à la fois narratif et philosophique.
La rencontre avec le jeune SS Karl est l'occasion de retracer le parcours de Simon Wiesenthal dans la guerre.
De la montée du nazisme, avec l'apparition des” jours sans juif” décréter dans son école d'architecture, à l'horrreur des camps de concentration.
De la mort de ses compagnons de fours crématoires qui fonctionnent nuit et jour, à la libération et la recherche de justice.
La confession de Karl amène à une autre dimension de l'histoire. Simon Wiesenthal est choisi parce que juif peut-il pardonner au jeune SS pour l'ensemble de la communauté ? Karl est un bon fils, mais est-ce suffisant pour effacer les crimes nazis ?
S'ouvre alors un jeu de questions-réponses. Avec l'utilisation, plutôt réussie de la vidéo, la pièce est entrecoupée de témoignages des personnalités (écrivain, philosophe..) qui ont répondu à la question posée dans ”Fleur de soleil” : et vous, qu'auriez-vous fait à sa place ?
Le fond de la pièce reste ce qu'il est : un témoignage essentiel, un questionnement toujours primordial.
Malheureusement, il m'a semblé que l'interprétation n'était pas à la hauteur. Peut-être parce qu'il s'agit des premières représentations mais Thierry Lhermitte manque de passion et de force. Seul en scène, il doit donner vie à tous les personnages et dans ce domaine il est peu convaincant. ???Le texte et l'exercice sont difficiles mais on regrette qu'il ne soit pas plus “habité” par son rôle.
De même, ce genre de pièce ne devrait être jouée que dans des petits théâtres (ceux où même derrière, on est devant !). Les prix des places poussent à s'élever vers les balcons, là où les regards de l'acteur échappent ce qui ôte une partie du jeu essentiel pour porter un propos si grave.