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Qui a tué mon père

d'Édouard Louis

Mise en scène de :

Stanislas Nordey

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Théâtre National La Colline, 15 rue Malte-Brun, 75020

du 12 mars au 3 avril, puis “sur la route” tout le mois de mai.


“ Qui a tué mon père est l'histoire d'un retour. Un homme se rend dans l'appartement de son père et découvre un corps délabré, celui d'une certaine classe ouvrière d'une région défavorisée de la France d'aujourd'hui.

Il se remémore alors ses souvenirs d'enfance pour retracer, par le prisme de leur relation, l'histoire de cet homme jusqu'à sa mort sociale. Et dans un volte-face littéraire, le politique rejoint l'intime pour dénoncer ce que la violence sociétale produit sur les corps invisibles”

Édouard Louis a tout pour plaire à “Pourvu Qu'on Ait Livre's” : son parcours, sa préoccupation du fait social, son engagement, son goût pour les mots…

Pourtant je n'ai pas été plus convaincue par “Qui a tué mon père” que je ne l'avais été par “En finir avec “Eddy Bellegueule”, son premier livre.

Quand on se lance dans le “roman autobiographique” l'exercice est rapidement périlleux. D'autant plus, lorsqu'on multiplie l'expérience.

Le lecteur, ou ici le spectateur, peut être vite dérouté par les contradictions.

Mieux vaut faire comme Romain Gary avec “La promesse de l'aube” et prévenir le lecteur qu'il a entre les mains une autobiographie romancée et non l'inverse !

La pièce est austère, c'est un long monologue. On attend d'être porté par le jeu et le texte mais on ne l'est pas autant qu'on le souhaiterait.

Édouard Louis a voulu raconter l'histoire de la relation à son père tout en l'inscrivant dans un monde politisé. Il s'interroge sur la violence, celle que son père exerce sur sa famille parallèlement à celle qui est exercée sur lui, dans un monde de casse sociale.

Le point de départ est séduisant, le regard porté sur la classe ouvrière plutôt intéressant, mais au final, la pièce est très décevante.

La mise en scène est minimale, certainement pour mettre en relief le texte. Malheureusement, la succession des souvenirs d'Édouard Louis finit par devenir presque ennuyeuse.

Le final, encensé par la critique, est un “J'accuse”. Dans une forme très directe, les noms des responsables qui ont détruit la santé de son père sont lancés au public . Une liste des présidents liés à des réformes calamiteuses pour les travailleurs, est censée mettre en lien direct la politique et la destruction des corps usés par l'usine.

Le problème, étant que n'est pas Zola qui veut et qu'à ce jeu d'imitation on peut vite friser le ridicule !


 

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