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Escapade à Bratislava
30 mai 2025
« La ville est petite. Dès que vous commencez un trajet, vous en avez déjà derrière vous sa plus grande partie.
Celui qui veut flâner chez nous, doit marcher en rond, comme un petit cheval, et sur sa route, il croise sans cesse d'autres petits chevaux qui flânent. »
Jana Beňová
romancière slovaque
Bratislava, capitale de la Slovaquie se trouve à proximité des frontières de l'Autriche, de la Hongrie et de la Tchéquie. Cette position n'est pas étrangère à son passé mouvementé.
Traversée par le Danube, cette capitale, à taille humaine, se visite agréablement à pied.
Le nom de Bratislava ne date que de 1919. En langue slovaque bratia-slava signifie « vive la fraternité ».
Ce nom a été adopté par la Première République tchécoslovaque, en hommage à la lutte commune des Slovaques et des Tchèques pour leur émancipation.
C'est un bien joli nom pour une petite mais chouette capitale. Du fait de son caractère historique multiculturel lié à la présence des groupes ethniques allemand, hongrois, slovaque et juif, la ville est le cœur culturel de la Slovaquie.
Bonne balade, bonne lecture !
Petite balade...
La porte Saint-Michel
C'est la seule des quatre portes des remparts médiévaux ayant été conservée.
La tour qui la surplombe d'une hauteur de 51 mètres date du XIVe siècle mais doit son aspect baroque à une rénovation au milieu du XVIIIe siècle. Le beau clocher à bulbe est un repère pour le promeneur !
La rue Michalská
II est bien agréable de flâner dans la plus ancienne rue de Bratislava. Elle est bordée de très beaux bâtiments anciens et de palais. Aujourd'hui, les rez-de-chaussée sont occupés par des magasins, des bars et des restos.
La place centrale
Hlavné námesti a changé plusieurs fois de nom suivant ainsi les aléas de l'histoire : occupation hongroise, allemande puis pendant la période communiste.
Au Moyen-Âge, elle servait de place du marché et bien sûr de lieu d'exécutions publiques. Aujourd'hui, tout en mêlant plusieurs styles architecturaux, elle présente une agréable harmonie. On y trouve plusieurs palais. Le plus rococo abrite l'ambassade de France. En face, une statue de Napoléon très décontracté, regarde la fontaine de Maximilien.
Cette dernière, au centre de la place, a été construite en 1572 en l'honneur de Maximilien de Hasbourg, premier roi couronné à Bratislava en 1563.
L'hôtel de ville
Datant de 1325, c'est le plus vieil édifice de la ville. On le reconnaît à son très beau toit polychrome en tuile vernissée et sa tour dans laquelle a été scellé un boulet de canon, rappelant le siège des armées napoléoniennes en 1805 et 1809. Aujourd'hui musée, cet ancien hôtel de ville se compose de plusieurs bâtiments qui ont été édifiés dans différents styles. Par la suite, une reconstruction partielle a été réalisée dans le style Renaissance puis dans le style baroque au XVIIIe siècle
Le théâtre national
Ce beau bâtiment de style néo Renaissance a été construit en 1886 par les architectes qui ont conçu celui de Vienne.
À un pas de là, un édifice à la magnifique façade néorococo abrite l'Orchestre philharmonique slovaque. À la belle époque, on y donnait des bals. Il est devenu le premier cinéma de la ville, aujourd'hui disparu.
L'église bleue
C'est une église bien originale. Construite en 1913 dans le style Sécession, elle est toute bleue avec une porte en aluminium, des gouttières en cuivre, de jolies mosaïques et des tuiles… bleues, bien sûr !
Le château
L'ensemble de la vieille ville et le Danube sont dominés par le château. Construit au Xe siècle, sur les hauteurs d'une colline, il dispose d'une excellente vue jusqu’à l'Autriche. Ses quatre tours sont considérées comme le symbole de la ville. Il a tout connu , des rois hongrois à l'empire autrichien, des canons napoléoniens à l'abandon pendant plus d'un siècle (1811- 1953) où il devient une ruine.
De 1953 à 1968, il sera reconstruit dans ses formes originales d’avant l'incendie de 1811 !
Un resto, un café...
Zylinder café-restaurant
Hvierdoslavovo námestie 19
Dans un cadre un peu classe mais pas guindé, et surtout pas aussi cher qu'on pourrait le supposer, ce restaurant propose les spécialités préférées de l'empereur François Joseph.
Entre autres « Szeged goulash » ou « Pressburg schnitzel ».
Le service est fort sympathique et les tables sont bien espacées. Les plats varient entre 16 et 23 €
Schoko café Maximilian Délicateso
Dans un décor XIXe siècle, on peut déguster café, et pâtisseries à un prix plus raisonnable que la pâtisserie « officielle » des Hasbourg à quelques mètres de la (le café y coûte le double !).
L'intérieur est charmant. Ne manque que Sissi qui viendrait faire la pause dans son tour de l'Empire austrohongrois. La vue de l'extérieur est très agréable avec la place Hlavné.
Des visites...
Danubiana Meulensteen Art
Vodné dielo Slovenska
85110 Bratislava-Čunovo
À 22 km du centre de Bratislava, ce musée est à ne pas manquer !
Sur une île du Danube, avec sa forme de proue d'un navire, il nous embarque dans l'art contemporain. Même ceux qui goûtent peu ce type d’art, ne résisteront pas au charme du lieu.
Une librairie...
Librairie : Panta Rhei
vysoká 7490/2 A
C'est une grande et très agréable librairie. En plus des livres, on y trouve quelques articles de papeterie, gadgets, idées cadeaux de très bon goût.
Les touristes, lecteurs francophones qui auraient été imprudents sur le nombre de livres à mettre dans leur valise, seront sauvés par les trois petites étagères d'ouvrages en français.
Une fois le plein de livres fait, on peut rejoindre l'espace café/petite restauration pour une pose très agréable !
Deux livres dans notre thème...
C'est arrivé un premier septembre de Pavol Rankov,
Gaïa, 2019
« Peter, Jan et Gabriel sont hongrois, slovaque, juif et amis.
Le 1er septembre 1938, ils se retrouvent à la piscine de Levice, dans le sud de la Slovaquie, prêts à en découdre pour l'amour de la belle Maria. Leur « lutte » perdurera trente ans encore, parallèlement à celle de leur pays qui se bat aussi pour trouver sa place au sein de l'Europe. »
Bratislava 68, été brûlant de William Klimacek,
Agullo, 2018
« Au printemps 1968, le parti tchécoslovaque expérimente le socialisme à visage humain. Un vent de liberté souffle sur le pays.
Cet été-là, Alexander et Anna montent dans leur Skoda Felicia, un cabriolet flambant neuf, pour rejoindre leur fille Petra à Bratislava où elle vient de terminer de brillantes études de médecine.
Teresa, fille de cheminot rescapé des camps de concentration, séjourne dans un kibboutz en Israël.
Joseph, pasteur défroqué pour avoir refusé de dénoncer ses paroissiens auprès du parti, fait ses premières armes à la radio.
Dans la nuit du 20 au 21 août, les chars soviétiques envahissent la ville… »
Quatre livres dans l'actualité...
Prisonnier du rêve écarlate, de Andreï Makine de l'Académie française, Grasset 2025
« Ce grand roman destin retrace un demi-siècle d'histoire de l'Union soviétique et de la France à travers l’intense aventure humaine de Lucien Baert, jeune communiste français, " prisonnier du rêve écarlate " ».
Rue de la Justice de Danièle Sallenave de l'Académie française
Folio, 2022
« Rue de la Justice telle fut la dernière adresse d'une de mes arrière-grands-mères, dans une petite ville des bords de Loire où elle travaillait sur un bateau lavoir.
Toute sa vie, elle conservera sur sa cheminée une gravure des obsèques nationales de Victor Hugo. Symbole de la confiance en la toute jeune république « des gens d'en bas », de la soif de progrès, d'instruction et de justice. Tout le monde aujourd'hui se dit républicain mais la République a cessé d'être une promesse. Cette confiance peut-elle renaître ? »
Le meilleur des jours et Dans une autre vie de Yassaman Montazami, Sabine Weispieser éditeur, 2012, 2025
« Il s'appelle Behrouz le " meilleur des jours en persan ". C'est mon héros, mon père. Iranien réfugié à Paris, il refuse de travailler. Fantasque, il cuisine le canard à l'orange la nuit, danse sur Boney M et affirme que la princesse Soraya est clitoridienne…»
« À Paris, où elle est arrivée après son mariage, comme à Téhéran où elle a grandi, la vie a toujours été un songe pour l'attachante héroïne de ce roman…»
... pourquoi pas ?
... vraiment pas mal
... à ne pas manquer
... à fuir !