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L'étranger

François Ozon

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avec Benjamin Voisin, Rebecca Marder, Pierre Lottin

Drame, 2h03, 2025


 " Alger 1938. Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’année, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, une collègue de bureau puis reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès vient perturber son quotidien en l'entraînant dans des histoires louches, jusqu'à un drame sur une plage, sous un soleil de plomb…"


À la lecture d'un roman, chacun a « sa petite voix » intérieure et donc très personnelle. Chacun se dessine également ses personnages.

Notre « petite voix » de l'Étranger n'était pas tout à fait celle de François Ozon et ce n'est pas sous les traits de Benjamin Voisin que nous imaginions Meursault.


Cela ne nous a pas empêché d'aimer le film pour diverses raisons. La première, une fois n'est pas coutume, tient à la forme. L'image est magnifique. Le noir et blanc est exploité dans tout ce qu'il a de plus beau et les cadrages sont à la fois esthétisants et explicites.


Meursault est un homme de peu de mots et comme Ozon a limité l'utilisation d'une voix off pour la narration, c'est par l'image qu'il nous décrit les éléments qui sont de l'ordre du ressenti. Le soleil et la chaleur sont presque des personnages du roman et ils le sont tout autant à l'image.


Passées les réserves du tout début, où on reste accroché aux souvenirs de notre lecture, on finit rapidement par se laisser séduire par ce film. L'essentiel est présent. Le Meursault d'Ozon est étranger au monde qui l'entoure comme à lui-même. Sans filtre, il ne sait pas faire semblant. Il ne joue pas le rôle que la société assigne à chacun : il ne pleure pas pour la galerie à l'enterrement de sa mère, ne transforme pas son désir pour sa maîtresse en promesse d'amour, ne cherche pas de raisons qui justifieraient son meurtre et le sauveraient durant son procès…


Si le cœur du roman de Camus est là, et mis en image magnifiquement, le film nous semble mériter plus le terme « d'interprétation » que « d'adaptation ». François Ozon a proposé sa vision du roman d'Albert Camus.


Cela dit, l'étranger est un très beau film. En sortant de la projection les points de discussions ne manquent pas. On se précipite sur le livre pour vérifier si nos sensations sont basées sur des souvenirs tronqués ou non. François Ozon fait un coup double en oeuvrant pour le cinéma et la littérature !

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