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Claude Gueux

Hugo Victor

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1834, Éditions Gallimard de 2015


«  S'inspirant du cas d'un homme exécuté à Paris en 1832, et quelques années après Le dernier jour d'un condamné, Victor Hugo écrit un nouveau plaidoyer contre la peine de mort. Il dénonce la misère qui frappe les classes laborieuses et l'enchaînement fatal qui les conduit au crime. Pour lui, ce n'est pas l'individu qu'il faut condamner, c'est la société qu'il faut réformer. Dans un débat toujours actuel, Hugo prône l'éducation contre la prison. »


Dans ce court écrit, Victor Hugo prend plusieurs libertés par rapport à la réalité des faits. Mais ce n'est pas un récit, c'est un roman qui sert avant tout pour l'auteur à démontrer les dysfonctionnements d'une société profondément inégalitaire.


Le Claude Gueux d'Hugo n'est peut-être pas totalement celui qui a existé, mais dans ces pages, il est la figure du « misérable » du XIXe siècle, celui pour qui " la révolution n'a pas aboli la misère ni l'exploitation " (Renaud, Hexagone).


La démonstration est limpide. Claude Gueux a volé, poussé par la faim (comme le fera Jean Valjean personnage que Hugo créa quelques années plus tard pour Les Misérables).

Les conditions inhumaines et l’exercice du pouvoir des autorités carcérales transformeront le voleur en criminel.


Claude a un certain ascendant sur ses compagnons de captivité. Est-ce du fait de sa carrure ou une espèce de force tranquille ? Nous ne savons pas. Par contre, ce que le lecteur perçoit très bien, c'est qu'à force d'injustices, celles qui le privent de nourriture (symboliques),  celles qui le privent d'une  amitié, lui feront commettre l'irrémédiable qui le conduira à l'échafaud.


Claude Gueux souffre de la faim. Celle-ci le tenaille et sa ration de l'atelier (les prisonniers sont une main d'oeuvre très bon marché !) ne peut satisfaire ce besoin. Lorsque Albin, un autre détenu, lui offre tous les jours la moitié de sa ration, c'est le début d'une forte amitié qui se fait jour. Ce lien n'est pas du goût du directeur qui fait transférer Albin dans un autre atelier….


À travers son livre, Victor Hugo met en lumière la disproportion des peines, l'inutilité de la prison telle qu'elle est conçue et surtout souligne la responsabilité de la société dans son ensemble.


Quel magnifique texte argumentaire qui réclame « des écoles pour les écoliers et des ateliers pour les ouvriers » .

Si le combat pour l'abolition de la peine de mort en France est gagné, les questionnements sur le rôle de la prison sont toujours d'actualité. On ne peut s'empêcher de se demander ce qu'en penserait Victor Hugo.

« Qui est réellement coupable ?

Est-ce lui ?

Est-ce nous ?

Questions sévères, questions poignantes qui sollicitent à cette heure toutes les intelligences qui nous tirent tous tant que nous sommes par un pan de notre habit, et qui nous barreront un jour si complètement le chemin qu'il faudra bien les regarder en face et savoir ce qu'elles nous veulent »


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