top of page

Le tueur au caillou

Robecchi Alessandro

photo (7).heic
2
essai4.png

Éditions de l'Aube, 2023


« Cela se passe à Milan, presque dans le centre-ville, et pourtant ça sent la banlieue, dans cette sorte de cité qu'on appelle la Caserne. Une densité de population effarante, plus de 6000 appartements, si vetustes que la mairie ne préfère pas les rénover.  À quelques kilomètres de là, dans la rue d'un quartier cossu, un riche entrepreneur est assassiné…»


L'intrigue policière est très bien ficelée et même ceux qui ne sont pas amateurs de polars goûteront cette lecture grâce à ses qualités narratives et à l'intérêt du portrait social qu'on découvre dans ces pages.


Deux morts vont mettre la ville en émoi. Le premier est à la tête de boucheries de luxe, le second œuvre dans le secteur de l'immobilier. 


La position sociale des victimes rend apparemment l'affaire sérieuse, la police de Milan est désaisie de l'enquête au profit d'une brigade tout droit venue de Rome.

L'équipe milanaise va tout de même poursuivre les investigations en catimini. L'appartement de l'inspecteur Tarcisio Ghezzi devient le quartier général de la fine équipe.

Rosa Ghezzi, l'épouse de l'inspecteur,  sera une aide précieuse et pas seulement comme cuisinière !


Pour une fois nous n'avons pas à faire à un policier alcoolique et dépressif, et si l'inspecteur Ghezzi est victime de l'usure du temps, il est avant tout un fin limier dont les intuitions sont basées sur une scrupuleuse observation du monde qui l'entoure. 


L'histoire navigue entre les milieux où l'argent règne en maître et une cité où se côtoient associations militantes et trafiquants en tous genres.

Entre les deux, le monde des médias est décrit de façon redoutable. 

Au-dessus de cette société où il ne suffit pas d'être pauvre pour être honnête mais où l'argent ne fait pas le bonheur, ni  l'habit le moine, plane le souvenir des années de plomb en Italie.

La cause des assassinats esr peut-être à chercher dans le passé des victimes ?


L'intrigue permet donc à l'auteur de dresser des constats sur la société milanaise, tout en les mettant en perspective avec l'histoire du pays.

Si dans le début du roman, le lien entre les différents personnages paraît presque incongru, la lumière se fait petit à petit et c'est plutôt brillant.


Bien écrit, ce polar social mérite qu'on y plonge sans trop faire traîner le rythme de lecture au risque de perdre le fil de ses nombreux personnages, ce serait dommage !

icone retour.jpg
Retour vers l'escapade ou le parcours
bottom of page