L'extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt
Mise en scène de :
Géraldine Martineau
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Écrit et mise en scène par Géraldine Martineau
avec Estelle Meyer, Marie-Christine Letort, Isabelle Gardien, Blanche Leleu, Priscilla Bescond, Adrien Melin, Sylvain Dieuaide, Antoine Cholet, Florence Hennequin, Bastien Dollinger
Théâtre du Palais-Royal jusqu'au 30 mars 2025
Sarah, celle qui dormait dans un cercueil, collectionnait les hommes et les animaux, fit un enfant avec un prince, traversa deux guerres, claqua deux fois la porte de la Comédie Française, alla jusqu’à jouer au Far West… tout cela avec extravagance, humour et un engagement sans faille, portée par sa devise « Quand même ! »
« La voix d'or » comme l'appelait Victor Hugo « Le monstre sacré » pour Jean Cocteau, méritait bien une pièce de théâtre pour dérouler le fil de sa vie.
Malheureusement si le spectacle n'est pas désagréable, il est trop inégal pour susciter une adhésion totale.
Les décors sont beaux et ingénieux, la pièce est rythmée même si certaines scènes tournent presque au vaudeville ce qui est plutôt mal à propos pour relater la vie d'une grande tragédienne. Les passages qui mettent en scène le fils de Sarah Bernhardt enfant sont déconcertants alors qu'il existe une multitude d'artifices au théâtre pour « raconter » sans montrer.
Faire jouer par un adulte un rôle d'enfant est périlleux, souvent inutile et peut vite tourner au ridicule, ce qui est passablement le cas ici !
Le but est certainement de faire rire ce qui n'a pas été l'envie pour nous. De même que les chansons qui entrecoupent la narration ne sont pas désagréables mais n'apportent rien à la pièce.
1h45 pour raconter une vie et une carrière foisonnante, c'est peu.
En enlevant les temps mentionnés précédemment, il aurait été possible de développer certains épisodes de la vie de la comédienne, ce qui aurait été beaucoup plus intéressant.
Cela dit, les acteurs sont très bons et on ne s'ennuie jamais.
La pièce égraine judicieusement les événements du parcours de celle qui soignait son image aussi bien à la ville qu'à la scène.
Sarah Bernard est un sacré personnage, son but est clair dès son plus jeune âge, elle veut être libre comme un homme. Pour cela il faut de l'argent, elle sera donc une âpre négociatrice dans les différents théâtres où elle exercera mais également dans l'utilisation de son image. Son prestige l'a rendue souvent capricieuse mais lui a également permis de s'engager pour certaines causes : la défense de Louise Michel, le soutien à Émile Zola dans l'affaire Dreyfus, sa présence auprès des poilus sur le front pour leur apporter du divertissement…
Sarah Bernard a été adulée et si la pièce montre bien son caractère combatif, fantasque et hyperactif, elle peine à nous expliquer le phénomène d'engouement de ses contemporains pour elle, plus que pour une autre.
La destinée extraordinaire de Sarah Bernhardt reste une pièce plus divertissante que passionnante sur la première « star » du théâtre.